LAO SIU LEUNG PAK MEI KUNE

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lundi 18 juillet 2011

Le choix du maître, choix du disciple

De nos jours dans la pratique des arts martiaux, nous réclamons sans cesse le pourquoi du comment. Les doutes émis concernant nos lignées et la légitimité de notre enseignement ont occultés la réelle part de la pratique traditionnelle et des bonnes raisons qui devrait nous faire choisir un maître et une pratique plutôt qu'une autre.
Bien souvent, au lieu de ce concentrer sur notre pratique, nous perdons du temps à nous expliquer sur ces points qui, bien qu'important je le concède, nous fatigue et font perdre notre temps car devenu démesurément important aux yeux de tous.

                               
Laissez-moi-vous expliquer comment le choix se faisait jadis.

Autrefois, le choix du maître n’était pas soumis à des critères de complaisance (il est sympa, il y a une bonne ambiance ou ce genre de conneries…), mais était basé sur des critères plus pragmatiques.

Le choix du maître

Deux cas de figures :

- Premier cas : Le plus simple : un membre de la famille pratiquait un style (le grand père, le père, l’oncle) et là, pas de choix possible. Il était inenvisageable de pratiquer autre chose.

- Deuxième cas : On choisissait son maître pour la raison la plus simple et la plus logique : son niveau

Dans le temps, les gens n’étaient pas saouler d’informations sur les différentes méthodes, de débats "scientifiques" sur quel style est le plus praticable ou tout ce genre de déballage inutile que nous pouvons lire à droite ou à gauche (qui, je le souligne sont relatifs à diverses données).

L’unique critère de sélection était la compétence dans le domaine du combat, l’efficacité du maître.
Personne ne se posait la question du style.
Les élèves recherchaient le meilleur combattant de la ville sans se soucier si ce dernier avait opéré une modification quelconque; s'il pratiquait un style du nord ou du sud, à longue ou à courte distance et de savoir si le système leur correspondait ou pas.
Si c’est le meilleur combattant de la ville c’est que son style est le meilleur, point, ça n'allait pas plus loin que ça.
De toute manière, c’était le maître qui faisait le style et cela se vérifié. Si il y avait deux maîtres du même système dans la même ville, l’on allait chez le meilleur et qu’importait sa lignée.
Pour cette raison, les élèves ne posaient que peu de questions sur leur Sigong (grand maîtres), lignée et origine.

Le choix du disciple :
Le choix du maître envers le disciple était plus pointilleux et pouvait être au départ d’ordre physique. En effet, il n'était pas rare que le maître scrute l’élève afin de déterminer si celui-ci avait les dimensions, taille, poids… convenant à son style. Le sens moral était quelquefois simplement pris en compte, d’autres fois étaient d’une importance primordiale (cela toujours selon le type de maître qui enseignait).
La classe sociale ou la religion pouvait être un facteur important pris en compte.
Finalement, le Sifu testait l'élève et cela pouvait durer de nombreux mois, voir même, plusieurs années.

Le choix du descendant
La désignation du descendant (unique héritier) était un choix mûrement réfléchie. L'élève devait rassembler toutes les qualités requises. La capacité d'intégration des principes, les qualités naturelles de combattant, la volonté de travail, le courage mais aussi et surtout, l'amour et le respect qu'il témoignait au maître et au système.

L'échange maître-élève
L’échange maître-élève se doit d’être quelque chose de sain et le maître doit comprendre et accepter les caractères différents de chacun de ses élèves (ceci lorsqu’il est acceptable bien entendu).
J’entends par là, qu’un bagarreur est un bagarreur, un bavard est un bavard etc... Il ne doit pas chercher à les formater à son image et les élèves eux, ne doivent pas vouloir imiter leur maître sur tous les plans.
 Il faut accepter ses différences, chaque personne est unique, a une façon de penser différente et a une sensibilité différente qu'elle soit technique ou psychique. Vouloir copier le caractère de son maître est une mauvaise chose. Il doit bien sur être un modèle pour soit mais ne le béatifiez pas.
Chacun développe à sa manière et si vous n’avez à l’idée que de « suivre » le maître, vous ne serez jamais vous-même un maître; vous serez éternellement un « suiveur »; nous ne sommes pas des photocopieuses…

Même si le Sifu commande, l'échange maître-élève doit se faire dans un respect réciproque, on reconnaît un maître à la qualité de ces élèves mais aussi les élèves à la qualité de leur maître.

N'oubliez pas cela, les arts martiaux sont une histoire d'hommes et de cœur...

7 commentaires:

  1. Les A.M sont une histoire d'êtres humain. Merci. N'oubliez pas les dames.

    Les forces se conjuguent en polarités...

    Un échange n'est jamais complètement "sain" dès le départ. Il doit être, précisément, toujours clarifié, précisé, ré-organisé, conduit... (Du latin conducere, «mener ensemble ».

    Merci pour vos textes.
    Avec mes respects,

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  2. Je voulais bien entendu parler de "l'humain", du latin homĭnem, accusatif de homo (« être humain, homme, individu »).
    Même si la tendance est majoritairement masculine de l'ordre de 95%...

    Merci pour votre intêret et votre sympathique conclusion.

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  3. a l'epoque proprement dit, devait il y avoir des affrontement entre les maitres pour savoir lequel été le meilleur? ou était-ce juste selon la réputation?

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  4. C'est une bonne question Vilalou qui demande plusieurs réponses, j'en ferais un texte prochainement...

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  5. De l'humus à l'humain, il y a un univers silencieux, vivant, un monde discret d'où s'élabore la cohésion du vivant.

    La lignée humaine, de l'homo habilis à l'Homo erectus (« homme dressé, droit ») à l'Homo sapiens sapiens... ne peut pas s'être accomplie avec 95 % d'hommes... (ça, c'est juste pour affirmer le féminin, merci, avec mes respects :-)

    Le 5 % que vous évoquez pourrait être considéré comme la cime de l'iceberg... mêlé de meilleur, comme de pire...

    La trans-mission d'un Art (permettant idéalement d'intégrer habilis/ erectus/ sapiens et quelques autres curiosités) doit permettre, à chacun (à ceux qui s'investissent du moins), de s'élever (de "grandir en humanité") - L'Art concerne les deux sexes.

    Le symbolisme de la photocopieuse est liée à la re-production. Produire du "même" est idiot, en effet... Et pourtant, "la copie" se produit...

    La Femelle Anonyme.

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  6. Que cela plaise ou non, l'art de combat n'a jamais concerné les deux sexes, les hommes est uniquement les hommes, allaient à la guerres.

    L'histoire de la reproduction de l'homme depuis l'homo habilis, on n'y comprend plus rien... il s'agit d'art martiaux ici...

    Pour le reste, nous pouvons voir une grosse culture wikipédia dans vos commentaires.

    Vous devriez vous même tenir un blog...

    Pour ce qui est de votre signature, peut être me trouvez vous mysogine, mais il s'agit simplement de l'histoire avec un grand H.

    Voir le mal ou il n'est pas, traduit bien souvent un sentiment d'infériorité...

    Merci

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  7. Non, non, non... aucun jugement négatif !! Ne vous méprenez pas. Il ne s'agit pas de supériorité ou d'infériorité, mais oui, de guerre, et oui, chacun la sienne, celle de l'individu, du clan, du groupe, famille, nation, société, etc...

    Aucun jugement. Au contraire. L'histoire elle-même n'est jamais qu'une Ré-Volution du "même".

    Le respect de la forme "originelle", de la copie d'origine - de l'originalité du maître ou des maîtres - de la TRANS-MISSION - naît progressivement de ce que l'on parvient à comprendre (saisir avec), au fil du temps, des épreuves aussi, de l'expérience, des erreurs, des prises de consciences. Que l'on soit homme ou femme n'a aucune importance. Face aux agressions de la vie, il n'y a pas d'égalité.

    Mais vous avez raison, pendant que les hommes vont à la guerre, s'entraîner sur wiki., c'est bien aussi... :-)

    Merci de votre réponse.
    Mes Salutations.

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