LAO SIU LEUNG PAK MEI KUNE

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mercredi 29 décembre 2010

Le chant de la boxe...

Les arts martiaux chinois sont tous auréolés d'histoires, souvent abracadabrantes, mais qui nous font rêver par leurs poésies et leurs profondeurs.
Certaines sont vraies, d'autres issues de l'imagination populaire, ou encore amplifiées maintes fois par les générations descendantes.

L'histoire même des styles est souvent un mensonge. Certaines boxes se disent issues d'ancêtres célèbres, d'empereurs fameux, de dieux populaires, voire même de personnages imaginaires ou pris dans les romans de cape et d'épée.

Les chinois, nous nous en sommes rendu compte, aiment mystifier les choses, transformer le banal en extraordinaire, faire rêver...
Ce n'est pas forcément une mauvaise chose. Cela a pour but de motiver l'élève, on se projette dans le passé, on se nourrit d'images fortes...

Les textes anciens:

Les vieilles générations ont crée des textes pour les descendances. Ils étaient écrits de façons très imagées et poétiques. Il y avait des textes pour expliquer la stratégie, la dynamique d'action, l'intention psychologique et pour finir la technique elle même.

Nous en arrivons donc à cette dernière "le chant de la boxe"...

Les formes contiennent les techniques du style. Ces techniques sont séparées une par une, et portent toutes un nom. C'est cela que l'on appelle le chant de la boxe. Ces images fortes imprègnent le pratiquant, il arrive à ressentir alors plus profondément et plus exactement de quoi il s'agit.

Pour vous faire comprendre, je vais citer une sentence du style Fat San Pak Mei:
"Lek Wei Yi Gwan" qui veut dire: "La force est égale à l'intention militaire", en d'autres termes: Notre puissance est égale à la puissance de toute une armée.

 A l'écoute de ce type de verset, on peut facilement imaginer ce que les anciens ont voulut nous faire saisir du sens de la technique...

Ce genre de "chant de la boxe" était présent dans tous les styles anciens, mais de nos jours il est difficile de retrouver ces textes, la révolution culturelle a, encore une fois, laissée ses marques...

Le rapport à la culture chinoise:

Pratiquer le kung-fu sans appréhender la culture chinoise est comme de boire un thé printanier mais avec de l'eau froide, vous n'en apprécierez pas la quintessence.

Dans les textes, les noms des techniques (et c'est surtout vrai pour les armes), il est quasiment tout le temps fait allusion à une période, un personnage ou une histoire issus de la culture traditionnelle.
Les chinois aiment leur culture et son fièrs de leur histoire, il n'est donc pas surprenant de la retrouver partout.

Les stratégies techniques, la génération de force ou la respiration sont en étroites relation avec la métaphysique chinoise (yin-yang, 5 éléments, pa kua), ici encore, si l'ont veut comprendre de quoi il s'agit, il faut comprendre ces phénomènes.

La dernière raison est plutôt l'intérêt personnel: la connaissance nourrit l'esprit.
 La culture chinoise englobe de nombreux sujets: l'histoire, les arts, la littérature, la philosophie, la métaphysique...
 Il n'est pas possible de tout connaître, mais il est préférable d'avoir des notions dans chacun des domaines afin d'en comprendre les arcanes.

Si l'on veut être un expert, il faut savoir exactement de quoi l'on parle. Ceci est d'autant plus vrai pour l'enseignant, il doit être en mesure de répondre aux questions de ses élèves.

Et pour finir, le fonctionnement de l'école est basé sur cette même culture, chacun occupe la place qui lui est dûe dans le respect et en accord des traditions. La comprendre aide au bon fonctionnement de celle-ci.

Un proverbe chinois illustre ce sujet fort bien:
 "Il existe des lettrés ne pratiquant pas la boxe et des artistes martiaux sans lettres;
Mais seul le lettré habile en art martial réunit tous les talents;
Quand à l'artiste martial sans lettres, ce n'est qu'un rustaud"*

*cf: Le dictionnaire des arts martiaux chinois, ed Budostore.

jeudi 16 décembre 2010

L'apprentissage dans la tradition.

Suite à "qu"est ce qui est traditionnel" nous pouvons nous demander est-ce que la tradition empêche le développement de l'art...?

Comme nous l'avons vu précédemment, l'art martial évolue, mais la tradition elle, évolue-t- elle?

1 Les écoles anciennes.

De nos jours, rares sont les maîtres qui enseignent dans un esprit de tradition. Les écoles sont devenues des "clubs", on vient à l'heure, on s'entraîne, on rentre chez soit!
 Anciennement la salle de pratique, qui était en même temps la demeure du maître, était un lieu de vie. On s'y entraînait, échangeait et bavardait. 
Le maître enseignait de façon paternel ce que les élèves lui rendaient bien en s'occupant de ses besoins.   

Les membres d'une même école se considéraient comme "frères d'armes" se qui était d'ailleurs concrètement le cas de temps à autres; les rixes entre écoles étant fréquentes pour départager lequel des deux styles était supérieur.

L'école comptait deux sortent d'étudiants: les élèves et les disciples.

  • -  L'élèves était celui qui venait prendre des cours contre rémunération, celui-ci devait faire ses preuves (volonté d'entraînement, sincérité...), le maître pouvait le laisser dans un coin en Ma Bo (position du cavaliers) durant six mois, pour éprouver sa volonté si cela le chantait! Au bout de six mois, si en passant par là, il s'apercevait que celui-ci était toujours présent, alors il pouvait rejoindre le groupe et passer aux premières techniques.

  •  Les disciples étaient ceux qui avaient fait leurs preuves dans le temps et leurs nombres ne dépassait pas souvent le quart du nombre d'élèves. Afin d'être accepté comme disciple, il fallait faire la cérémonie traditionnelle. Lors de cette cérémonie, l'élève aspirant faisait brûler de l'encens pour les ancêtres, présentait le thé au maître, et écoutait les précieux conseils personnalisés de celui-ci. Le disciple, lui, ne versait aucune rémunération au maître mais l'aidait à survivre en utilisant ces connaissances. Par exemple, un fermier apportait riz ou oeufs de sa production, un ferronnier, forgeait les armes de l'école...etc .

Concrètement, le maître enseignait aux élèves les bases et aux disciples les techniques plus poussées.
L'étudiant qui venait apprendre le kung-fu en ce temps là, le faisait par soucis de défense personnelle et étudiait le programme complet d'une école, n'intéressait pas tout le monde.
Le maître décidait de ce qu'il allait enseigner à chacun par rapport à leurs besoins, capacités et aptitudes.
Il va sans dire que l'agent de sécurité au physique imposant, n'avait pas les mêmes attentes que le fils de marchand.

De toute cette fratrie, le maître ne décelait tous ses secrets qu'a un ou deux disciples. On appelle cela l'enseignement en porte fermée.
 C'est comme son nom l'indique, un enseignement qui se fait réellement en porte fermée; mais cette nomination désigne aussi, le disciple qui ferme la porte, l'unique héritier. Ceux-ci pouvait être le meilleur élève ou le fils aîné du maître.
 C'est à ce dernier disciple qu'incombait la lourde tâche de propager le système et en défendre le nom.

Des deux catégories d'élèves, tous écoutaient le maître et nul n'aurait osé le défier.

2 Les clubs d'aujourd'hui:

De nos jours, les jeunes générations ne veulent plus s'impliquer. Les gens pensent "je paye pour ce service, donc, il m'est dû!"

Le kung-fu est devenu un produit de grande consommation et les professeurs dispensent bien souvent un enseignement à la carte.

 Tous le monde veut tout, mais sans forcer:

- "C'est trop dur, sa fait mal, il faut de la patience!? je rentre chez moi...!"
-"Il fait froid, il n'y pas de chauffage, il fais chaud il n'y a pas de clim !? je rentre chez moi...!"
 Les jalousies:
- "Pourquoi le maître lui montre ça alors que je suis arriver avant lui et je ne l'ai pas encore appris!?".

En mon sens le plaisir vient de la difficulté (souffrance), mais surtout du dépassement de celle-ci. Cette difficulté est bonne pour nous même, elle gonfle notre volonté et par relation notre bonne estime de nous même.

Conclusion:

Pour répondre maintenant à la question de départ, "Est-ce que la tradition empêche le développement de l'art?", je répondrai bien entendu que non!

Les maîtres ont toujours laissé leurs élèves développer leur art à leur manière. En revanche, l'on peut aujourd'hui plus aisément s'initier à de nouveaux savoir additionnel à nos connaissances car les maîtres sont plus souples et laissent plus facilement leurs élèves voir ailleurs se qui s'y passe.

A la seconde question "La tradition évolue-t elle?", je répondrai incontestablement oui!

Les anciens moeurs ne sont plus pratiqués et quasiment inconnus car la société change, l'intérêt des gens est tourné vers le futur et l'avenir.
C'est, me semble-t-il normal et juste, n'est ce pas le cycle des transformations si chère aux taoïstes...?

Mais le passé n'est pas forcement synonyme de vieilleries sortie du placard, et n'oublions pas que l'on est, ce que l'on est (notre identité profonde), grâce à notre culture/éducation.  
,

Maintenant je pose la dernière question: Finalement la seule loi immuable n'est elle pas la transformation...?

lundi 13 décembre 2010

Les différentes sortes de maîtres et les divers lieux d'entraînement.

Suite à "qu'est ce qu'un maître", nous allons établir et référencer les différents types de maîtres que l'on pouvait rencontrer et les divers lieux d'entraînements.

Les maîtres de l'époque n'étaient pas toujours des maîtres "à école", on pouvait en rencontrer de toutes sortes:

  • Maîtres possédant une école.
  • Maîtres itinérants : - joueurs de musique, démonstrateurs de rue ou mendiants;
  • Maîtres exerçant les métiers de la sécurité: -gardes du corps ou convoyeurs de bien.
  • Instructeurs militaire.
  • Maîtres acteurs dans les troupes de théâtre.
  • Moines bouddhistes ou taoïstes.
  • Tueurs à gage.

Les différents lieux d'entraînement:

Selon la préférence du maître mais aussi selon sa richesse, on peut rencontrer divers types d'enseignements.

  • L'enseignement en écoles au milieu des autres élèves.
  • Sur les toits, chose courante à Hong Kong.
  • Au parc, bien souvent parce que le maître ne possède pas d'école.
  • Très tôt le matin, très tard le soir.
  • En porte fermée, seul avec le maître.
  • Enseignement au temple.

J'ai eu pour ma part, la chance de tout connaître. Il y a pour chacunes d'entre elles de bons cotés mais aussi de "difficiles".

Qu'est ce que j'entends par difficile? 

 L'enseignement entre élèves est bien, mais il existe des jalousies.
Sur les toits, on est en plein air mais on souffre de la chaleur.
En porte fermée, très bien pour les conseils et détails mais le maître ne regarde que vous pendant le temps de la session d'entraînement... pas question de fainéantise...

Ce chapitre est volontairement court. On peut rencontrer autant de catégories de maîtres que de maîtres eux-mêmes et autant de lieux et de types d'entraînements que d'écoles. Ceci est un classement sommaire...

vendredi 10 décembre 2010

Qu'est ce que le traditionnel?

A cette question existent plusieurs réponses...

1- LA PRATIQUE TRADITIONNELLE

C'est du style "ancien" et praticable dont il s'agit.
La dénomination "traditionnelle" doit sonner comme efficace dans la tête du pratiquant.
Les anciennes générations ont toujours cherché à produire des systèmes qui fonctionnent. Quelques styles arrivent à allier le beau et l'efficace, d'autres non, mais la recherche était TOUJOURS le besoin d'efficacité.

La question maintenant est de définir qu'est ce qui est ancien... Vous me direz tous les styles ont bien été inventés un moment donné...
Nous voici dans un nouveau casse tête chinois!

La tradition est sans conteste ce qui remonte dans le temps, mais pas uniquement. Chaque génération fait vivre et évoluer l'art martial. Certains maîtres composent de nouvelles formes en y insérant leurs spécialités, leurs propres interprétations, et leurs manières. C'est en mon sens juste mais aussi nécessaire à l'évolution.

Le style s'enrichit, s'affine et surtout s'adapte à son époque. C'est la raison pour laquelle il peut y avoir de nombreuses différences dans une même lignée.
Chacun  pratique avec ses techniques favorites et chacun doit prendre en compte son physique dans la recherche de l'efficacité.
Le maître enseigne au départ la même chose à tous puis chaque élève développe.

Du temps de Huang Fei Hung, les combattants de kung-fu n'étaient pas confrontés à des boxeurs thaï ou des gens issus de free fight.
A contrario, très loin du sportif, ils combattaient pour sauver leurs vies et donc, étaient obligés d'utiliser des techniques à caractère définitif.

Lorsque l'on parle de composer de nouvelles formes, il est impératif que ce soit fait par un maître compétent qui connaît son art, et qu'il le fasse dans l'esprit d'efficacité des anciens.
En bref il ne faut pas que ses nouvelles formes soit crées par "maître Michel", y intégrant tout ce qu'il a vu à la télé et qu'il croit connaître après seulement 2 ans de pratiques...!

Si nous respectons ceci, nous pouvons toujours parler de traditionnel.

2- LA FAÇON DE S'ENTRAÎNER
Les façons de s'entraîner englobent la pratique physique et la partie "écoute et discussion".

        - La pratique physique:

Si l'on veut parler de traditionnel, il faut obligatoirement parler d'application de combat et de développement de qualités relatives au combat:
  • Travailler l'application (à vitesse réelle)
  • développer les réflexes
  • le timing
  • la puissance 
  • la forme de corps
  • la stratégie
On utilise bien entendu les anciennes méthodes d'entraînement, mais cela n'empêche pas d'en emprunter de nouvelles. Si elles s'avèrent bonnes au développement des principes du système pourquoi s'en priver? Cela fait partie de l'évolution!

Le traditionnel n'est pas non plus simplement de pratiquer un "vieux style" en mon sens. On peut rencontrer de nombreux pratiquants pensants s'entraîner en traditionnel, uniquement par ce qu'ils essaient de comprendre et pratiquer les applications de leurs formes.
Cela ne suffit pas!
Il faut pour cela travailler la formation de corps que son système demande, afin d'avoir un kung-fu profond. Il s'agit aussi de développer des réflexes en rapport à la stratégie de combat de celui-ci.

En clair: l'application vide, répéter à la 1,2,3, ne suffit pas. Il faut comprendre que la forme n'est qu'une forme, avec des applications basiques. Il faut la voir comme le répertoire technique bien sûr, mais aussi comme un alphabet avec lequel nous pourrons composer des mots (techniques complètes) en suivant la grammaire (la stratégie).

        - La partie écoute et discussion:

 Cette dernière est tout aussi importante. Les occidentaux qui pratiquent l'art martial tel un sport, avec des jours et des horaires définis perdent quelque chose. Cette chose n'est pas une cerise sur le gâteau, mais bien une part importante de l'enseignement.

En Chine, l'apprentissage se prolonge après les heures de pratiques physiques, autour d'un thé avec le maître, qui conte ses exploits ou ceux de ses maîtres.
 Je peux assurer d'expérience que ses moments sont d'une grande importance dans la formation/compréhension de l'élève. Le maître détendu et entouré d'élèves se sens bien et, est souvent disposé à parler suite aux questions posées ou aux sujets lancés par lui même.
Dans ces moments, on peut observer le maître bouger, donner des détails pratiques ou philosopher.
Tout le monde l'écoute, cela flatte sont égo et l'élève en ressort grandis.

Cette façon d'apprendre fait partie de la manière traditionnelle d'apprendre les arts martiaux....

jeudi 9 décembre 2010

La formation de corps dans le Kung-fu traditionnel.

                 On peut rencontrer de nos jours en occident ainsi qu’en Chine, de nombreuses  écoles ne pratiquant que les tao (formes). Ces tao sont, sans aucun doute indispensables à la progression/compréhension de son système, mais  ne sont pas suffisant pour acquérir et développer de réelles aptitudes de combats.
Pour se faire, il faut connaître les mécanismes de corps que son système demande et travailler sans relâche. C’est le travail de fond qui réclame la plus grande attention et qui est aussi le plus fastidieux à entraîner. En effet cela demande de nombreuses années, n’est pas très réjouissant et l’on ne constate pas la progression rapidement; c’est la partie cachée de l’iceberg sans laquelle les mouvements ne restent que superficiels, sans profondeurs, sans vies, fades mais surtout sans efficacités…
Les nombreuses écoles que l’ont peut rencontrer ne la pratique pas et pour la plupart ne connaissent pas même son existence…
Il y a plusieurs points importants: le KING, Le KUNG, le KIOU et L'ENDURCISSEMENT DU CORPS.

Le KING  發勁: Le KING est cette force invisible mais d’une puissance de destruction phénoménale que possède certains systèmes. On la nomme la puissance “effrayante”, elle jaillit d’un coup sec et bref du plus profond du tan tien (source d’énergie du corps). Il se produit par la contraction et la décontraction du corps. La difficulté du développement du KING réside dans le fait qu’il est difficile à expliquer et enseigner. Il faut observer son maître et alors soit on y arrive un jour à force de mimétisme, soit on n’y arrivera jamais…

Le KUNG : Le KUNG est à proprement parler la formation de corps que demande notre système et à l’inverse du KING n’importe qui suivant les conseils de son maître et ayant une grande volonté arrivera à développer. Il est la formation de corps profonde, dans les muscles et dans les os. Il constitue le pilier de la pratique, les manières de générer la force LEK , la stabilité des postures. Il est physiquement astreignant car il demande des centaines de répétitions d’un même mouvement et de longues années d’apprentissage.

Le KIOU  : Le KIOU est littérallement “le pont du bras” en chinois. Il doit être dur et souple à la fois, réactif aux attaques et changements d’angles de l’adversaire. La main doit être rapide et puissante. Il faut développer un certain feeling et des réflexes rapides et précis.


L'ENDURCISSEMENT DU CORPS: L’endurcissement est, ce qui fait qu’un combattant ne doute pas lorsqu’il entre en combat. Être sûr de ses attaques sans crainte de la douleur, le corps bien préparé à donner des coups et, cas échéant, les recevoirs …
L’endurcissement physique n’est que très peut abordé de nos jours certainement parce que l’on ne doit plus combattre pour sauver sa vie ; mais cela nuis gravement au niveau des nouvelles générations de  “maîtres“. L’endurcissement  des parties avec lesquelles ont frappera l’adversaire doit êtres préparées à cet effet. Avoir la technique mais un corps mal préparé revient à avoir une mitraillette de guerre mais pas les munitions qui vont avec.
Il existe en Chine et selon les styles une multitude de manières de conditionner son corps. Les maîtres de l’époque pouvaient passer plusieurs heures par jour à ce genre de travail.
 De nos jours les rares personnes soucieuses de se forger de vraies armes se trompent très souvent, en voulant endurcir le corps dans son ensemble. Nous n’avons dans nos vies pas le temps de tout faire, entre notre travail, famille, et le reste de l’entraînement.  De toute manière il est utopique de penser que nous le pourrions. Les anciens maîtres ne choisissaient que deux ou trois parties à endurcir et ils étaient bien souvent connus pour leurs fameuses pattes de léopard ou de leurs paumes dures comme le fer. 
Il faut donc, en exemple de nos aînés, travailler le corps dans sa généralité et ne perfectionner qu’une ou deux armes plus spécifiques  pour lesquelles l'on a une plus grande facilité. 
Il ne faut pas oublier que le conditionnement physique est la pierre de voûte du conditionnement mental.
            En bref, le conditionnement de corps est un travail profond,  fastidieux, qui demande de nombreuses années, de la volonté et parfois même de la souffrance, mais qui est INDISPENSABLE à la bonne étude des arts martiaux.
 On peut faire deux choix : la facilité, en ne pratiquant que les tao. Ca donne le change et ca peut impressionner un novice, ou la difficultée, chose que seuls les experts savent apprécier, qui saute aux yeux des novices qui ne comprennent pas pourquoi il y a une telle différence entre tel ou tel pratiquant…. 
Nous vous laissons le choix…

Qu'est ce qu'un maître de Kung-fu?

Qu'est ce qu'un maître de Kung-fu, ou plutôt, qu'est ce qui fait que l'on peut dire que l'on est un maître?
C'est la question qui m'a été posée par un de mes élèves âgé de 11 ans. C'est une question simple mais pertinente à laquelle l'on a un mal fou à répondre...

Plusieurs choses,
Parle t'on de sagesse, de capacité de combat et de maîtrise ou bien de connaissances...? Certainement les trois en même temps.
Le maître peut revêtir divers aspects, car il existe plusieurs types de maîtres.

       1- Le problème de la sagesse:

 La plupart des occidentaux pensent que les maîtres chinois pratiquent forcement la méditation, qu'ils sont sages, et parlent par proverbe tout au long de la journée...
La réalité est bien sur différente et j'ai envie de dire que si vous voulez de la sagesse, il vaut mieux aller voir les moines dans les monastères!
Nombreux sont ceux qui, à travers leurs écoles, cherchent un lien social ou un papa en leur maître. Ceux-ci se trompent de chemin! Chemin faussé par la faute des films fantasmant l'idéal d'un maître sâge et dur à la fois, qui à toujours raison et, est doté d'une lucidité qui traverse les murs!

Je suis un peu dur et je grossis le trait mais c'est, je pense nécessaire. Le maître est un homme (humain) comme tout un chacun, il doute, s'amuse et dit même des gros mots!
 L'art martial est en premier lieu une science du combat. La philosophie existe bien sur, mais au commencement il s'agit d'un art de guerre!

Pensez vous sérieusement que dans les temps anciens les maîtres s'embarrassaient d'un quelconque sens moral alors que leurs vies n'étaient faîtes que de violences et ou le maître mot été la survie? Je ne le pense pas!

Je pense que la notion de Wu De* n'est apparut qu'en temps de paix, ou les maîtres avaient du temps libre pour bavarder et philosopher. Ces notions de vertus ne sont applicables que si l'on ne sent pas le danger dans son dos à longueur de temps. Ils ont ainsi appris à alimenter leurs esprits de principes sains.
Je pense néanmoins que la vertu d'un combattant est tout de même importante dans la formation mentale de l'élève, elle constitue un certain garde fou qui prévient l'élève d'un sentiment de supériorité physique malsain dont il pourrait user sur autrui.

La philosophie de beaucoup d'entre eux n'est très souvent que façade. De nombreux maîtres très connus et réputés mentent à leurs élèves et au monde en modifiant leurs formes originales, ajoutant coups de pieds haut ou inventant des formes pour palier leurs manquent de formations et afin de garder les élèves prés d'eux le plus longtemps possible.

   2- La capacité de combat:

La capacité de combat est un vaste sujet. Le maître doit connaître les principes de combat et théories découlant de son style bien entendu, mais doit il savoir obligatoirement combattre ou avoir une expérience du combat pour être un bon maître?

Certains maîtres ne savent pas réellement combattre, mais leurs élèves en ont la capacité. D'autres savent combattre mais n'arrivent pas à l'enseigner par manque de pédagogie.
Certains autres, font partie de mafias locales mais ont des niveaux de maîtrises bien plus grand que d'autres plus connus. Ceci est certainement dû au fait qu'ils ont eu à combattre dans la réalité, réalité qui forge l'expérience.

Si les exercices qu'il nous fait travailler descendent de notre lignée c'est qu'ils ont fait leurs preuves. Mais je dirais qu'il est préférable d'avoir un maître qui sache combattre ou qui est une expérience de la réalité afin de savoir ce qu'il est bon de faire ou non en situation dangereuse. Son expérience peut nous aider à faire les bons choix.
Mais vous n'êtes pas votre maître!

Vos capacités, votre adaptation à la situation ne tiennent qu'a vous. Le jour ou vous aurez à vous défendre votre maître ne sera pas là, seulement vous et votre/vos adversaires.
J'ai souvent entendu, "mon maître est le plus fort, mon style est le meilleur, mon école..." lorsque j'entends cela j'ai envie de demander, "et toi? qui es-tu?".
Votre maître vous apprend l'art du combat mais ne vous cachait pas derrière lui, assumez vous en tant que personne, que combattant, et pas toujours en tant qu'élève d'un tel ou un tel.

    3- La connaissance:

 La connaissance théorique d'un style ou le nombre de formes et de matières connues d'un maître est-elle gage de maîtrise et suffisent-elles à accorder le nom de maître à celui-ci? Certains maîtres ne connaissent que peu de formes mais ont par contre, une profondeur de maîtrise difficile à atteindre. Le "nombre" n'est pas forcement gage de qualité, dans la réalité, quelques techniques suffisent...
A l'inverse, il faut un minimum sinon l'élève ressentira un goût d'inachevé à la fin de sa formation.

     4- Quand devient-on un maître?

On en arrive donc à cette question, quand devient-on un maître?

En Chine le Sifu/Shifu est tout simplement celui qui enseigne, qui a des élèves. Généralement on demande la permission à son propre maître d'ouvrir sa propre école ou simplement accepter des élèves.

Il existe donc de bons et de mauvais maîtres, les réputations viennent par la connaissance des autres écoles de nous même. Très souvent, le meilleur élève d'une école est destiné à devenir un maître. On dit souvent "oh! c'est le fameux élève de Sifu.." lorsque l'on croise ces personnes au niveau hors du commun...

      5- Conclusion:

Le maître est celui qui à décidé de vouer sa vie à l'enseignement, recommençant éternellement. Former les futures générations à ses secrets et ses traditions.

  L'idéal serait qu'un maître possède tout ce que l'on attend.
Mais n'oublions pas que le jour du test, physique ou simplement faire face à la dureté de la vie, nous serons seul, et notre maître ne pourra rien pour nous à ce moment précis! 

Le maître est donc un guide, tantôt sage, tantôt débordant. Il peut être un combattant ou un fin gourmet soucieux du détail. Quelle sorte de maître nous convient? Avec lequel nous comblerons notre appétit insatiable?
Je pense que la réponse se trouve en chacun. Nous sommes tous différents, n'ayant pas les mêmes besoins et attentes les uns des autres. On dit souvent que l'on connaît le maître à la simple vue de ses élèves... et vice versa....

*Vertus martiales (Humanité, justice, politesse, intelligence, sagesse, courage)