LAO SIU LEUNG PAK MEI KUNE

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lundi 28 février 2011

Cultiver le corps afin de cultiver l'esprit


L'artiste martial, afin d'être complet, doit pouvoir combiner la culture du corps et celle de l'esprit.
Ces deux là, sont en étroite relation et sont indispensables à notre épanouissement en termes de (haut) niveau, tant physique, que psychologique.

 Nourrir sont esprit implique l'étude, cette dernière mène à la connaissance. Mais dans certains sujets, l'étude théorique ne sera pas suffisante pour accéder à la connaissance.

Il est des sujets ou la pratique physique ne peut être remplacée pour accéder à la connaissance intellectuelle. Apprendre de livres, d'explications de nos professeurs est important, son expérience peut et va nous aider. Mais pour se comprendre vraiment, analyser les choses en profondeur, il nous faut expérimenter. 

Connaître c'est bien, en faire l'expérience, c'est mieux.

Qui mieux que quiconque peut parler des choses qu'il a lui même expérimenté?  Pour reprendre un proverbe bien de chez nous, "c'est en forgeant que l'on devient forgeron."

Qui est mieux placé pour parler que quelqu'un qui à vécut ces choses?
La connaissance théorique omet le ressenti et l'émotion, seul l'expérimentation compte dans certains sujets.

Ceci est vrai, tant dans le domaine physique (entraînement) que social ou spirituel.
Qui peut mieux expliquer comment méditer que celui qui l'expérimente depuis de nombreuses années?
Qui peut mieux parler de la guerre que celui qui l'a vécu?
Qui peut mieux expliquer comment parler à un patron qu'un syndicat?

Lorsque l'on à vécu des choses dans sa chaire, le corps s'en souvient. Laisser l'élève trouver par lui même, se dépasser par lui même est plus bénéfique pour lui. Un bon professeur, doit enseigner en donnant les clefs, mais ne pas tout donner "ouvertement" en laissant toujours à l'élève le soin de comprendre par lui même. 

Enseigner l'élève en lui laissant faire ses propres découvertes... Quel paradoxe...

Cela revient exactement au même que l'enfant qui rentre de l'école et fait faire ses devoirs à sa mère. Le lendemain à l'école, l'exercice est juste, mais qu'en a t'il comprit?  RIEN!

Du point de vue physique
Dans le domaine de la pratique, le meilleur chemin est de faire les choses dans l'ordre.
1. Pratiquer sans se poser de questions
2. Analyser ce que nous avons fait et y porter réflexion.

Je peux assurer d'expérience, qu'après une longue période d'entraînement sans poser de questions, les choses se mettent en place et nous les comprenons du point de vue théorique, la partie physique a fait son travail.
- L'endurcissement
- La compréhension des postures
- Le combat...
En sont de probants exemples. Je ne vous demande pas de me croire sur parole...   mais d'essayer par vous même!

L'expérimentation et l'erreur

Lorsque l'on expérimente quelque chose, il ne faut pas avoir peur de l'erreur. L'erreur fait partie intégrante de l'expérience et elle va, si vous êtes intelligents, vous servir de leçon. Lorsqu'elle apparaît, il faut l'analyser, se demander le pourquoi et s'en souvenir. Elle est bien souvent plus bénéfique pour nous que la réalisation facile.

Votre expérience n'appartient qu'à vous

Nous sommes tous différents, comprenons, interprétons et ressentons à notre manière. Même si notre professeur connaît bien un sujet, qu'il nous aiguille vers le bon chemin, il ne pourra pas combler toutes nos lacunes, seul nous, le pouvons.
Faire sa propre expérience des choses nous fait avancer et surtout mieux comprendre ce qu'il se passe. La théorie, même la meilleur, ne restera que de la théorie si on ne passe pas à l'action.
 Lors d'entraînement physique, on aura une plus grande compréhension mentale des choses que nous avons vérifiées physiquement.

Voila le vrai rapport entre le corps et l'esprit...

vendredi 25 février 2011

Les Armes traditionnelles chinoises

Les armes traditionnelles chinoises



         Les armes occupent une place prépondérante et en même temps à part, dans l'art martial chinois.
Leur histoire est vieille de plus de 5000 ans.
Dans les temps anciens, le combat mains nues n’était relié qu'à la seconde place. Elles font parties du patrimoine légué par les anciens maîtres et nous ramène en des temps immémoriaux.   

   La Chine est un pays possédant une très vieille et grande histoire. Peuple combattant, les Chinois ont développé un nombre incalculable d'armes. Armes de guerres, civiles, par détournements, longues, courtes, doubles ou paysannes, elles font parties en mon sens du trésor culturel de l'empire du milieu.

 Des armes archaïques en bronze au maniement simple, elles ont évolué vers ce que l'on connaît aujourd'hui d'infinie richesse technique et de complexité.

   Beaucoup d'entre elles ont perdu leur origine au fil du temps, dû, aux nombreux échanges de celle-ci entre maîtres et styles. Il n'était pas rare qu'elles soient échangées par intérêt personnel ou pour étoffer le programme et les carences de certains systèmes.
 Elles sont souvent pratiquées comme une spécialité, tel que les Chin na (contrôle articulaire) pour le kung-fu ou le Qi gong pour le Taiji Quan.

   Le grand maître de Hung Gar, Sifu Chow Wing Tak de Hong Kong, ne faisait lui-même pas de distinction entre armes et formes du nord et du sud.
Contrairement aux formes mains nues, la pratique d'armes venues d'autres styles est un moyen de s'enrichir.
   Leur pratique permet d'accroître d'une part la richesse technique d'une école, de développer certaines qualités, se faire plaisir et perpétuer des traditions dans un monde qui avance de façon frénétique et où, les valeurs se perdent.

 
Quelques armes traditionnelles parmi la centaine existante

 
Les dix huit armes

Comme préciter, les manières de répertorier les armes sont nombreuses et aléatoires, mais il existe une dénomination traditionnelle; celle des dix huit armes: Sap Pa Heï Haï (en cantonnais).

Chaque élément de cette liste est plus une "catégorie d'arme" qu'une arme propre.
Par exemple, le 5 (crochet) englobent toutes les armes ayant un crochet. Il est impossible de les répertorier toutes, il en existe plusieurs centaines, car certaines ont vu leurs aspects changés selon les périodes, régions...

1. Sabre
2. Epée
3. Lance
4. Bâton
5. Crochet
6. Garn, casse armure 
7. Ji, Hallebarde
8. Fourche
9. Béquille
10. Masse
11. Hache
12. Griffes
13. Dard Volant
14. Bouclier
15. Fouet
16. Arc
17. Pelle
18. Râteau

Travail avec partenaire et développement des principes techniques de l'arme.

Pratiquer les formes, pour ce faire plaisir est très bien. Mais l'enseignement d'aujourd'hui laisse t'il une place au travail à deux?
Combien peuvent se targuer de pouvoir réellement combattre avec elles,  en utilisant les techniques apprises dans leurs formes?

Il est déjà rare de croiser des personnes pratiquant leur art martial en suivant le concept et la stratégie de combat, alors imaginez le pourcentage de ceux, pratiquant les applications du travail d'armes avec partenaire...

Il existe de nombreux exercices pour développer les réflexes spécifiques de chaque arme.
 Des sortes de Tui Shou à l'épée, des séries d'exercices au bâton, des cibles à atteindre avec les armes de jet etc...
 Celui que je préfère, consiste à combattre avec l'arme, telle une escrime.
Ni plus ni moins qu'un combat libre, ou tout est permis, ou l'on contrôle sont geste afin de toucher sans blesser. Cela paraît extraordinaire, mais je vous assure que c'est tout à fait faisable, les armes que l'on trouve dans le commerce d'aujourd'hui n'étant pas tranchantes.

Les formes d'armes traditionnelles et modernes.

La plupart des styles ont leurs propres formes d'armes. Dans le cas ou l'on voudrait étoffer notre râtelier, il faut chercher des formes anciennes, car elles seules possèdent un réel intérêt technique. Les formes modernes, sont étudiés pour faire "le spectacle", sa saute, virevolte, mais sont techniquement pauvres.

Les formes anciennes cherchent à développer un principe particulier. Or mis dans de rares cas, connaître une seule forme ne permet pas d'appréhender l'ensemble des techniques possibles avec l'arme. Il est donc nécessaire, si l'on veut maîtriser une arme, d'apprendre plusieurs formes de celle-ci.

Mais il existe certains types d'armes qui ne possèdent aucune forme, mais des exercices et un travail de ces principes d'actions.

Afin de faire comprendre par un exemple, je vais citer une arme en particulier: Le Dard Volant.


Le Dard Volant est, parmi d'autres, une arme utilisée en Wushu moderne. On peut lui trouver de nombreuses formes codifiés, créer il y a peu en réalité.

Cette arme est une boule ou un pic d'acier, attaché à une corde de plusieurs mètres. Au commencement, elle été utilisé par les gardes du corps et escorteurs de bien. Ces gardes parcouraient le pays et avaient besoin d'armes légères. Par conséquent, en addition de leurs sabres, lances, boucliers, qui était portés sur des brouettes, avaient le Dard Volant attaché autour de leurs corps à l'aide de la corde de l'arme faite de nœuds compliqués.

Il n’existait pas de formes avec cette arme, le principe était que lors d'embuscades, ils purent tirer un simple bout de la corde et lancer le dard d'acier aux opposants.
Les méthodes  de nœuds et de jets étaient diverses. Ils pouvaient ensuite récupérer l'arme et la relancer de n'importe quelle position.


Cet article est succin et survole le sujet de façon très générale. Il faudrait un ouvrage complet afin d'en expliquer toutes les déclinaisons; ouvrage, que je projette de publier dans quelques temps.

Pour avoir une idée des armes chinoises et des stages que je propose: stagesarmes.free.fr

"Lorsque le monde est en paix, un homme de bien garde son épée à son côté"
Sun Tze, L'art de la guerre. 

vendredi 18 février 2011

Sans profondeur

Cet article est un peu la suite de "l'illusion de la pratique".

Avec la mode des forums martiaux est aussi arrivé la mode des critiques (constructives ou non)...

Je vais donc y mettre un peu du mien!

Lorsque je me ballade sur les sites de vidéos, j'avoue que je m'ennuie un peu.

On peut voir sur ces sites de nombreuses vidéos de self défense, avec des techniques plus ou moins recherchées. Quelques fois, c'est assez rapide, d'autre fois on peut sentir une certaine puissance, mais dans le meilleur des cas, je les trouve "sympa", rarement plus.

Je m'explique:

Lorsque l'on travail des styles anciens, avec une profondeur, une richesse technique, on s'attend à le retrouver dans d'autres endroits. Ceci est dû certainement au fait que notre œil est habituer à une certaine manière de travailler, du coup, on est souvent déçut par les autres.

Pour ajouter à cela, les méthodes simples de self défense n’enseignent que très rarement tout le travail en amont de la technique, ce travail indispensable, qui va faire que la technique pourra marcher.

Pour donner un exemple:
 Une de mes vidéos à été prise sur ce genre de forum et bien sur, certaines critiques ont été émise; jusque ici tout va bien.
 Le problème est, lorsque les critiques touchent le point de la self défense proprement dite. Les doutes émis par rapport à des techniques animales, à une inefficacité de celle ci si l'on à pas le physique de Stallone etc...
 J'ai pu remarquer que de nombreuses personnes cherchent à pratiquer une méthode simple, ou l'on ne force pas trop mais qui soit d'une efficacité redoutable...

Aller, arrêtons un peu de rêver...

Pour qu'une méthode fonctionne ou pour faire fonctionner une méthode, il faut s'entraîner dur. Les techniques ne marcherons qui si vous vous entraînez à forger le corps, les mains, acquérir la puissance, la vitesse, le timing... (cf. la formation de corps)

Lorsque je lis "si l’on n’est pas grand et costaud cela ne marche pas", "c'est dangereux si l'on se manque", je me dis que certains sont vraiment des imbéciles...  
Tout ceci est d'une idiotie sans nom... Pensez vous que l'on devienne "fort" en suçant des cailloux?

L'entraînement spécifique de toutes les parties du corps qui nous servirons est OBLIGATOIRE dans la recherche de l'efficacité. Toute les méthodes de "self" qui ne prennent pas en compte cette formation de corps, ne pourrons pas fonctionner.

Le Fatsan Pak Mei possède une force qui vient de l'intérieur, cette puissance vient en explosion du plus profond de nous même. L'entraînement renforce les muscles, les os, c'est quelque chose de difficilement descriptible mais qui se sent et que les experts savent déceler.

Lorsque l'on croise ce genre de personnes possédant ce truc en plus, tout le monde s'accorde: "Ce gars est dangereux"!


 "Le sot fixe son attention sur le doigt, alors que celui-ci lui montre la Lune".
Proverbe chinois