LAO SIU LEUNG PAK MEI KUNE

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vendredi 10 décembre 2010

Qu'est ce que le traditionnel?

A cette question existent plusieurs réponses...

1- LA PRATIQUE TRADITIONNELLE

C'est du style "ancien" et praticable dont il s'agit.
La dénomination "traditionnelle" doit sonner comme efficace dans la tête du pratiquant.
Les anciennes générations ont toujours cherché à produire des systèmes qui fonctionnent. Quelques styles arrivent à allier le beau et l'efficace, d'autres non, mais la recherche était TOUJOURS le besoin d'efficacité.

La question maintenant est de définir qu'est ce qui est ancien... Vous me direz tous les styles ont bien été inventés un moment donné...
Nous voici dans un nouveau casse tête chinois!

La tradition est sans conteste ce qui remonte dans le temps, mais pas uniquement. Chaque génération fait vivre et évoluer l'art martial. Certains maîtres composent de nouvelles formes en y insérant leurs spécialités, leurs propres interprétations, et leurs manières. C'est en mon sens juste mais aussi nécessaire à l'évolution.

Le style s'enrichit, s'affine et surtout s'adapte à son époque. C'est la raison pour laquelle il peut y avoir de nombreuses différences dans une même lignée.
Chacun  pratique avec ses techniques favorites et chacun doit prendre en compte son physique dans la recherche de l'efficacité.
Le maître enseigne au départ la même chose à tous puis chaque élève développe.

Du temps de Huang Fei Hung, les combattants de kung-fu n'étaient pas confrontés à des boxeurs thaï ou des gens issus de free fight.
A contrario, très loin du sportif, ils combattaient pour sauver leurs vies et donc, étaient obligés d'utiliser des techniques à caractère définitif.

Lorsque l'on parle de composer de nouvelles formes, il est impératif que ce soit fait par un maître compétent qui connaît son art, et qu'il le fasse dans l'esprit d'efficacité des anciens.
En bref il ne faut pas que ses nouvelles formes soit crées par "maître Michel", y intégrant tout ce qu'il a vu à la télé et qu'il croit connaître après seulement 2 ans de pratiques...!

Si nous respectons ceci, nous pouvons toujours parler de traditionnel.

2- LA FAÇON DE S'ENTRAÎNER
Les façons de s'entraîner englobent la pratique physique et la partie "écoute et discussion".

        - La pratique physique:

Si l'on veut parler de traditionnel, il faut obligatoirement parler d'application de combat et de développement de qualités relatives au combat:
  • Travailler l'application (à vitesse réelle)
  • développer les réflexes
  • le timing
  • la puissance 
  • la forme de corps
  • la stratégie
On utilise bien entendu les anciennes méthodes d'entraînement, mais cela n'empêche pas d'en emprunter de nouvelles. Si elles s'avèrent bonnes au développement des principes du système pourquoi s'en priver? Cela fait partie de l'évolution!

Le traditionnel n'est pas non plus simplement de pratiquer un "vieux style" en mon sens. On peut rencontrer de nombreux pratiquants pensants s'entraîner en traditionnel, uniquement par ce qu'ils essaient de comprendre et pratiquer les applications de leurs formes.
Cela ne suffit pas!
Il faut pour cela travailler la formation de corps que son système demande, afin d'avoir un kung-fu profond. Il s'agit aussi de développer des réflexes en rapport à la stratégie de combat de celui-ci.

En clair: l'application vide, répéter à la 1,2,3, ne suffit pas. Il faut comprendre que la forme n'est qu'une forme, avec des applications basiques. Il faut la voir comme le répertoire technique bien sûr, mais aussi comme un alphabet avec lequel nous pourrons composer des mots (techniques complètes) en suivant la grammaire (la stratégie).

        - La partie écoute et discussion:

 Cette dernière est tout aussi importante. Les occidentaux qui pratiquent l'art martial tel un sport, avec des jours et des horaires définis perdent quelque chose. Cette chose n'est pas une cerise sur le gâteau, mais bien une part importante de l'enseignement.

En Chine, l'apprentissage se prolonge après les heures de pratiques physiques, autour d'un thé avec le maître, qui conte ses exploits ou ceux de ses maîtres.
 Je peux assurer d'expérience que ses moments sont d'une grande importance dans la formation/compréhension de l'élève. Le maître détendu et entouré d'élèves se sens bien et, est souvent disposé à parler suite aux questions posées ou aux sujets lancés par lui même.
Dans ces moments, on peut observer le maître bouger, donner des détails pratiques ou philosopher.
Tout le monde l'écoute, cela flatte sont égo et l'élève en ressort grandis.

Cette façon d'apprendre fait partie de la manière traditionnelle d'apprendre les arts martiaux....

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