LAO SIU LEUNG PAK MEI KUNE

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vendredi 30 mars 2012

Interne/Externe... ou est la frontière...?

Je suis toujours très surpris à l'écoute de discussions entre pratiquants de styles différents sur la place de "l'interne" dans leur pratique...
De nombreuses personnes le considère comme une truc cosmique, une pratique à la limite du divin, voir même a des pouvoirs capables de transcender leur vie.

Redescendons un peu sur terre et tentons de définir ce qu'est "l'interne"

La pratique "interne" est une pratique, qui comme son nom l'indique, vient de l'intérieur, donc du souffle. Qui dit souffle dit respiration, sur ce point nous sommes tous d'accord. L'attention se met donc sur le contrôle du souffle mais aussi souvent sur son déplacement à l'intérieur du corps. Ce déplacement se fait à l'aide de notre esprit-imagination. Il existe plusieurs trajets que le Qi "le souffle" peut emprunter mais le plus connu reste la petite révolution céleste (Xio Zhou Tian) qui fait une boucle à l'intérieur du corps partant du Tan Tien, descendant dans le périnée, remontant dans le dos jusqu’à la base du crane par le canal Du Mai, puis au sommet de la tête pour finir par redescendre par le canal Ren Mai connecté par la langue au palais fermant ainsi la boucle .

L'interne doit il toujours être associé à une pratique lente?

L'image communément véhiculé par les styles internes "classiques" génère souvent une fausse idée, ou tout au moins, présente une vision incomplète de ce qu'est l'interne. Dans ma définition plutôt que de parler d'interne ou d'externe, je préfère employer les termes de styles "lents ou explosifs" car je le répète, du moment ou l'accent est mis sur un travail de respiration, nous sommes déjà dans l'interne. 
En exemple de style lent: le Taiji Quan, en style explosif: le Pakmei.

Interne martial, interne santé

Des formes de Qigong que nous pouvons rencontrer sont divisés en deux sortes distinctes. Les formes pour la santé, et les formes qui vont développer les capacités martiales du pratiquant.

La pratique du Qi Gong plus lent, plus classique est bien entendu bonne pour la santé. Il s'agit de répéter des mouvements en tentant de contrôler son souffle. Le Qi Gong doit et aidera à vieillir en bonne santé, comme toute pratique physique et sportive régulière...


L'interne est une pratique prioritairement développé par les styles du nord?

L’idée aussi souvent diffusée que l'interne est une pratique plus spécifique des styles du nord de la chine est elle aussi fausse. La majorité des systèmes du sud l'ont intégré dans leur cursus de formation. Quelquefois comme une partie séparé, dans des enchaînements spéciaux et d'autres fois, incorporé dans le système général, sans distinction.

L'interne pour acquérir l’efficacité

Prenons deux exemples de styles du sud explosifs:

Le Hung Gar est un style du sud trés réputé et tres connu du grand public. Sa forme la plus avancé est sans aucun doute le "Tit Sin Kuen", la forme du fil de fer. L'adepte de ce système doit pratiquer cet enchaînement à une vitesse assez lente, en contraction musculaire ou plutôt devrais-je dire en travail d'isomérie musculaire.Cette forme est aussi bénéfique pour la santé que pour son but  premier qui est le renforcement et le développement de la puissance.

Le Chow Gar tanglang lui, contient une forme nommé "Sam Bo Jin", la posture des trois flèches. Cette forme qui est elle aussi un travail en isomérie a pour but de développer la puissance. Ce style très puissant pratique aussi plusieurs Qi Gong durs afin de renforcer le corps par le contrôle du souffle de manière, je dois bien l'avouer, vraiment extrêmement convaincante...

Ces deux styles, considérés comme dur et basé sur l'efficacité comptent dans leur lignée des maîtres qui atteignirent des âges très avancés. Le dernier en date, pour rejoindre l'actualité est  Maître Lam Jo du Hung Gar; élève et fils adoptif de Lam Sai Wing, decédés hier à Hong Kong à l'âge de 102 ans.

Conclusion:


                                          Exemple d'explosion "interne" de mon maître  Sifu Lao

J 'ai eu l'occasion dans mon cheminement, de croiser les mains avec des maîtres issus de styles explosifs, tel que mon propre maître, Sifu Lao Wei Kei.et je peux avancer que pour mon expérience, les pratiquants de styles "explosifs" se sont  toujours avérés être les plus tangibles.

A l'inverse,  les nombreux maîtres des styles lents que j'ai pu croiser ne démontrent jamais de façon concrète ce qu'ils avancent,  peut être me diront certain, que la raison est, que l'on ne peut juger que de ce que l'on peut voir... ;)