LAO SIU LEUNG PAK MEI KUNE

LAO SIU LEUNG PAK MEI KUNE

mercredi 20 avril 2011

La différence entre le sportif et la réalité:

         Cet article afin de définir exactement les différences et la place que le combat sportif et le combat réel (l’art martial) doivent occuper dans l'esprit de chacun. En effet, même s'ils se ressemblent, ils ne sont pas les mêmes.
 De nombreuses personnes les confondent, mais ne vous y méprenez pas, nous ne jouons pas le même jeu!

Le sport de combat est un jeu, un jeu de combat certes, mais il n'est qu'un jeu. Nous nous échangeons des frappes, avec des protections et sommes soumis à des règles. On peut aisément le comparer à une escrime. Celui qui tombe au sol est tout de suite protégé par l'arbitre ou le juge, aucune chance de se faire savater (au sens propre). Si par malchance l'on se blesse, il y a le médecin de la croix rouge pas loin et on stoppe tout.

Dans la réalité il s'agit d'autre chose

Dans la réalité, l'opposant, l'agresseur, l'adversaire, (donnez-lui le nom que vous voulez) peut en vouloir à votre vie, et cela change la donne!

On ne boxe pas 12 rounds, on ne "s'échange" pas de coups, on ne s'amuse pas... On sauve sa vie! Pas de faire plaît, pas de salut, tu tournes la tête, je te cogne!
Les techniques pour mettre fin au combat sont très différentes. Il faut aller vite. De plus, le un contre un n'est plus de mise dans notre monde d'adulte, on n'est plus au collège! Si les copains de l'agresseur sont dans le coin, ils ne vous regarderont pas détruire leur ami gentiment!
Dans le sport, nous ne sommes jamais confrontés aux armes blanches, chose qui est assez souvent le cas dehors. 

La psychologie de destruction

Dans les arts martiaux chinois, que nous pratiquons, il est une règle qui dit: Yat Tam, Yi Lek, Sam Kung-fu.
Littéralement: 1 le cœur, 2 la force, 3 le kung-fu. Cela veut dire que la première chose importante qui rentre en compte dans l'affrontement est la détermination que l'on met à détruire l'autre. En second vient la puissance et en troisième la technique.

Je m'explique: qui est plus dangereux que quelqu'un qui veut votre mort, qui n'a pas peur de mourir et pas peur des institutions (police, jugement)?  Là, nous avons un problème!
Il faudra se méfier de la mère de famille qui veut sauver ses enfants plus que du champion du monde de taekwondo! Je vous l'assure, dans cette configuration, plus de règles et on aura droit aux coups les plus malsains et tordus.

Comment s'y préparer?
La question que vous poserez sera sûrement "Alors comment peut-on faire pour se préparer dans l'idéal de la réalité?".
 Il faut comprendre que l'on peut se rapprocher des règles de la réalité, mais jamais y être totalement. Les exercices à développer seront très différents de ce que l'on voit habituellement dans les salles de "sports":

1- Combat sans protections, pas de gants (ce qui nous fait comprendre la réalité des coups).
2- Combat avec des gants (mitaines) mais cherchant à faire mal à l'adversaire.
3- Combat avec le moins de règles possibles.
4- Combat contre plusieurs adversaires.
5- Défense sur attaques franches (sans dire auparavant avec quoi et ou l'on attaque).

Il existe de nombreux autres exercices, mais pour ceux-ci, il faudra venir pratiquer chez moi pour les découvrir!
Avec tout ceci, vous serez préparés, physiquement et psychologiquement, mais on n'y sera pas encore. Pour comprendre la réalité, il faut la vivre; pas d'autres choix, il faut expérimenter (conf: Cultiver le corps afin de cultiver l’esprit) 

Conclusion
Le sport de combat et une bonne chose, qui développe les réflexes, le cardiaque, la puissance… Mais ce n’est pas une finalité et surtout n’est pas assez complet pour faire face avec efficacité à une situation d’urgence. L’art martial, s’il est bien pratiqué, saura trouver les solutions mais il demandera quand à lui plus de pratique afin de parvenir à l’efficacité.

Il est intéressant de s'entraîner aux deux mais il faut toujours avoir à l'esprit et bien comprendre, à quel jeu l'on joue...

vendredi 15 avril 2011

Se connaître par la Méditation

Qui ne s'est jamais posé cette question existentiel du "Qui suis-je"?

Le pratiquant d’arts martiaux au delà de l'aspect du combat, se doit de rechercher sa nature profonde. La recherche dans la voie, doit nous aider à définir qui nous sommes vraiment, l'analyser, puis tenter d'améliorer notre nature.

L'image que l'on renvoi et l'image que l'on pense renvoyer

Notre perception de nous même n'est généralement pas en accord avec ce que l'on renvoie. En clair, l'image que l'on pense renvoyer n'est pas toujours l'image de ce que nous renvoyons vraiment.
Ce décalage peut être un souci.

L'entourage ne nous perçoit pas toujours tous de la même façon

Notre entourage, parce qu'il nous connaît de longue date, ne nous perçoit pas toujours tel que les autres (élèves, amis, collègues de boulot) nous perçoivent. Ceci s'explique généralement par la connaissance de notre passé,  ils nous ont vu grandir, faire des erreurs...
Mais aussi quelques fois, car ils n'ont pas voulut nous voir grandir et n'acceptent pas forcément qu'un chemin est été accomplis.
L'autre raison est que notre attitude change en fonction des gens que l'on côtoie. Beaucoup diront "non, moi je suis entier bla bla bla ..." mais ceci est faux. On ne parle pas à son patron comme à son copain, on ne se comporte pas de la même manière lorsque nous sommes étudiant et enseignant...
Notre nature est la même mais on ne montre pas la même facette de celle-ci à tout le monde, selon à qui l'on parle et selon les situations.

Les trois "moi"

Celui que l'on croit être
Nous nous voyons d'une certaine manière, naturellement, cette vision peut être positive ou négative selon notre personnalité. Certains se dénigre intérieurement, d'autres au contraire, narcissiques, se voit plus grand que ce qu'ils ne le seront jamais. Celui que nous croyons être omet souvent une partie de notre personnalité, souvent celle qui nous dérange. Nous sommes tous pourvut de tare, ne pas les accepter est souvent plus facile, on les omet volontiers. S'autoanalyser est aussi très difficile...

Celui que l'on voudrait être
Celui que l'on voudrait être, sort souvent de nos fantasmes. L'idéal d'une image, d'un caractère, d'une personnalité qui nous rassure; nous cherchons inconsciemment à nous rapprocher et nous identifier à cette image. Nous tentons d'être celui-ci, mais notre réelle personnalité nous rattrape toujours...


Celui que l'on est
Celui que nous sommes réellement est souvent très complexe, fait de choses que nous aimons, d'autres que nous ne pouvons pas supporter. Celui que l'on est, est difficile à déceler, et notre perception de nous même est souvent obscurcit par celui que l'on croit être et par celui que l'on voudrait être. 

Comment s'améliorer?

Nul besoin de se jeter la pierre, l'être humain est fait d'un côté Yin et d'un côté Yang. Nous portons tous en nous une part dont nous aimerions nous débarrasser. Cela va être dur, mais nous pouvons au moins l'atténuer.

La manière
L'art martial qui est philosophiquement descendant des trois grands courants de pensé, confucianisme, bouddhisme, taoîsme propose une solution.
Les moines Bouddhistes ou Taoïstes ont mis au point des dizaines d'exercices. Certains sont une introspection avec ajout de couleurs ou de visualisations mystiques... Ces exercices, souvent compliqués demandent d'être expérimenté et un guide est indispensable afin de ne pas passer du côté obscur de la force...

Nous ne sommes pas des moines, aussi, les exercices doivent restés simples et accessibles à tous.
Il est des exercices de méditation simples, basé sur la respiration profonde pour nous y aider.

Zuo Chan
La méditation assise (Zuo Chan)

S'asseoir et concentrer ses pensés uniquement sur la respiration ventrale. Celle-ci ralentira au fur et à mesure notre rythme cardiaque et calmera notre égaux. Suite à cela, nos pensés seront plus clair nous seront dans de bonnes dispositions pour méditer sur notre nature et nos propres actions.

La deuxième méthode est tout aussi bien et tout aussi simple. Lorsque l'on sent monter un sentiment,  prendre conscience de cette émotion perturbante, l'analyser et lui rendre son nom "peur, colère, jalousie, tristesse". Lui rendre son nom, permettra de se rendre compte dans quel état psychologique nous rentrons et tout d'un coup être conscient de ce qui nous arrive. Cet état de conscience nous permettra d'analyser ces angoisses et y remédier dans l'instant.
 Cette méthode aura pour effet de la combattre et de se voir avec un regard neuf comme après une séance de méditation.

Ces deux méthodes sont simples, accessibles à tous et praticables dans n'importe quel lieu. Le bénéfice et la progression serons le résultat de l'assiduité...

lundi 4 avril 2011

Le Wen et le Wu 2eme Partie...

Dans la première partie nous avons tenté de définir l'importance paradoxale et avons expliqué de façon étymologique le sens du Wen et du Wu. Ceci fait, nous allons maintenant donner des exemples probants de bon équilibre de ces deux aspects et déterminer l'enracinement de ceux-ci dans la culture millénaire Chinoise.

Un peu de culture:

 Man Mo Miou 文武廟 (le temple du civil et du martial)
Ce temple, ou plutôt ces temples (un à Seung Wan Sur l'île de HK, un à Tai Po dans les nouveaux territoires et un sur l'île de Lantau) sont d'une grande importance pour les habitants de Hong Kong et de sa péninsule. 


Man Mo (Tai Po)
 Man Mo (Seung Wan Hong Kong)
 Ils sont l'exemple parfait du Wen et du Wu réunis puisqu'ils en sont le symbole. 

Man Tai et Mo Tai
A l'intérieur de ceux-ci, on retrouve deux dieux du panthéon chinois: Man Tai 文帝 (la civilité) et Mo Tai 武帝 (le martial). Ce dernier n'est autre que Kwan Kong le dieu de la guerre et des arts martiaux (nous y reviendrons plus tard).

Les jeunes étudiants viennent y prier et apporter offrandes pour la réussites de leurs examens (le civil), et les pratiquants d'arts martiaux viennent y célébrer Kwan Kong (le martial).
Symbole de force, il attire aussi bien les policiers que les truands...


Il était aussi d'usage, au début du siècle, de venir y faire serment de respecter sa parole lorsque aucune issu de justice n'est été trouvée lors d'un conflit. Celui qui rompait le serment s'attirait la colère des dieux et devait en payer l'addition. 


Voici donc réunis dans un même sein les deux images, preuve qu'il ne sont pas opposés mais plus encore additionnables!


Kwan Yu  關羽 (Kwan Kong en cantonnais)
Les surnoms ne manquent pas pour le qualifier: Kwan le deuxième frère, Kwan le Grand, le Générale Kwan...


Pour l'histoire, Kwan Kong était le frère juré de Liu Bei et de Zhang Fei. Liu Bei, le vrai descendant de la dynastie Han (chinois d'origine) du royaume Shu menait une guerre contre les états ennemis du Wu et du  Wei durant la période des trois royaumes 三國 時代.


Temple de Kwan Kong à Sam Shui Po (Koolon)
 Les histoires comptant ces incroyables exploits ne manquent pas; comme le jours ou il fut pris à partie par tout un bataillon. Se réfugiant dans une auberge, les assaillants mirent le feu pour l'en déloger et attendirent de nombreuses minutes. Au moment ou tous le pensaient mort, il bondit des flammes, et terrassa toute la compagnie. Il en garda les stigmates et c'est pour cette raison qu'on le représente désormais le visage rouge, brûler par les flammes.

Une seconde histoire démontrant son incroyable caractère est souvent décrite sur les peintures le représentant. Suite à une bataille ou son bras fut transpercé par une flèche, il se fit opérer sans anesthésie et continua à jouer au Majong; pas un bruit ne sortit de sa bouche...

Il est aussi connut pour son érudition puisqu'à ce que l'on dit, son passe temps favoris était de recopier les écrits de Confucius (son aîné de 600 ans) nommé dans la première partie.  

Sa popularité est normalement rependu au vue des ces incroyables faits.
Les bandits et autres triades le vénère pour sa force et sa loyauté (très importantes dans les clans), les policiers pour son grand courage et sa justice, et les érudits pour son niveau intellectuel.
Il doit être le seul dieu chinois qui rassemble à lui seul mafia, policier, professeurs et étudiant sous son image...

Il perdit la vie en 220 dans une mémorable bataille ou dit-on, il aurait combattu 3000 soldats et périt au côté de son fils ne voulant pas trahir son empereur auprès duquel il a juré fidélité.

 Au vue de ces incroyables capacités, les chinois l'ont élevé au rang de divinité.
Il est donc le dieu des arts martiaux, de la guerre, et des lettrés. Les autels à son effigie fleurisses partout, il est autant présent dans les écoles de kung-fu, les commissariats de police que les commerce qu'il est censé protéger...

Les mandarins militaires

Mandarin Millitaire
 Les mandarins militaires étaient autrefois les officiers de l'empereur, c'était à eux qu'incomber la tâche de gérer les affaires de l'empire auprès de l'empereur.  Les examens d'acceptations (fondé en 605) étaient tout autant basés sur les techniques de guerre que sur les capacités intellectuelles.

Les arts intellectuelles:
Les aspirants devaient pouvoir réciter des textes classiques par coeur. Les "Cinq Grands Classiques" y avaient une importance particulière, parmi ceux-ci, l'étude des Annalectes de Confucius ou encore le livre de Mencius. L'importance était aussi mise sur l'arithmétique et sur le calcul.

Les arts militaires:
Le tir à l'arc, la conduite de chars, la lutte et l'haltérophilie.

Ces examens subirent plusieurs réformes au court du temps dont la plus significative fût sous la dynastie Song (960 à 1279). A certaines périodes, l'importance était plus mise sur les valeurs intellectuelles, à d'autres, sur les valeurs martiales.

Ils furent abolis en 1905 avec l'arrivée de la République Populaire de Chine, mais les autorités s'étaient rendu compte depuis déjà un certain temps que ces examens étaient dépassés et avaient perdu toute utilité dans cette nouvelle ère naissante...

Nous pouvons voir que de tout temps, le martial et l'étude ont était additionner, mais cela uniquement par une certaine élite. Les gens du peuple ne se sont intéressés qu'a la philosophie et l'étude des arts intellectuelles qu'en temps de paie, comme j'en ai déjà fait mention dans un précédent article.

En exemple de Kwan Yu et Confucius, l'artiste martial se doit de pouvoir combiner ces deux parties Yin/Yang de la pratique afin d'être des êtres humains équilibrés, heureux et cultivés.