Ces dernières années, une
nouvelle tendance d’art de combat dit « souple » a fait son apparition.
Relativement démonstratifs en vidéo, ils excitent l’intérêt des pratiquants
sans grande expérience de la réalité. Je les trouve pour ma part inconsistants.
Je m’explique…
Ces différentes méthodes sont basées
sur la souplesse et le relâchement extrême, la force souple...Pour ma part je l’appellerai
force chewing-gum. La théorie se résume à céder sous les attaques, à être le
plus relâché possible pour l’absorption des coups et d’être tout aussi relâché
dans l’exécution des frappes. De gentilles théories sympathiques tant qu’elles
restent théoriques. Pour moi, clairement inapplicables en défense réelle.
Vous pouvez admirer dans ces vidéos
(bien souvent de séminaire), un incroyable combattant qui frappe sur des
partenaires totalement relâchés. Un assistant ou un membre de l’auditoire qui
attend gentiment de recevoir le coup de poing relâché en plein plexus. Qui
attend toujours aussi relâché de se faire bousculer des deux mains sur des
diagonales dont il ne peut contrôler le centre d’équilibre ou encore, l’enseignant
qui esquive des coups de couteaux en se contorsionnant comme un danseur
contemporain à la vitesse d’un escargot sous prozac.
D’autres fois, de petits gabarits
assez vifs mais ne démontrant toujours leur techniques uniquement que sur des adversaires
statiques, n’attaquant jamais.
L’auditoire reste bouche bée après avoir
assisté à ce type de démonstration pensant qu’ils ont assistés à un séminaire
d’un incroyable combattant.
Du point de vue de la réalité
Faites une distinction claire
entre la percussion d’un corps détendu attendant le coup et un adversaire énervé,
lancé à toute vitesse les muscles tendus comme des arcs.
Dans un affrontement réel, la
puissance d’impact est primordiale.
Il est dans certains cas possible
d’endiguer l’affrontement avec de petits coups liés au principe de relâchement,
j’appelle cela les micros explosions. Cette méthode fonctionne strictement dans
un unique cas : l’effet de surprise. Si le, ou les adversaires potentiels
sont pris de vitesse (donc par surprise), leur corps sera détendu. En revanche,
lors d’une agression caractérisée et déterminée cela s’avérera insuffisant.
Afin de comprendre ce que
j’avance, il faut vous mettre en situation. À qui n’est-il jamais arrivé de se
heurter le tibia par mégarde dans le pied du lit le matin au réveil ?
La douleur est intense. Par contre, lors d’un combat au sein de l’école, dans
une attitude déterminée, l’esprit naturellement prédisposé, ce même choc (bien
que douloureux) ne vous mettra pas hors de combat.
Je vais vous faire part pour la
première fois par écrit, d’une anecdote tirée directement de mon expérience
personnelle. Notez bien que mon but n’est bien évidement pas de faire
l’apologie de la violence et que mes anecdotes sont liées majoritairement au
travail que j’ai exercé et continu ponctuellement d’exercer dans divers
établissements de nuit. La violence dont j’ai dû user à certains moments n’a
pas été un choix mais une nécessité.
L’histoire se
déroule il y a deux ans, lors d’une visite que je rendais à un de mes amis physionomiste
dans un établissement de nuit. A mon arrivée je suis
témoin d’une altercation entre un client et le patron du bar. Le client ayant
considéré que le patron de l’établissement (âgé de 64 ans) n’avait pas à lui
demander de ne pas partir avec son verre, il lui décoche une puissante droite, verre
en main. Le patron accusant le coup se retrouve projeté au sol avec, nous
l’apprendrons par la suite, la pommette gauche enfoncée nécessitant une
opération et quatre jours d’hospitalisation.
Avec mon ami, nous interpellons
l’agresseur qui tentait de s’enfuir. Bien entendu, celui-ci déterminé (et qui s’avérera
par la suite être sous cocaïne) ne se laisse pas faire. À partir de là, nous
avions le sentiment de nous battre avec un chien enragé. Croyez-moi bien, ni mon
ami, ni moi ne sommes des lapins de six semaines dans ce genre d’affrontement.
Finalement, nous balayons l’agresseur au sol le corrigeant sévèrement. Je me
retrouve au- dessus de lui, les doigts plantés dans sa gorge lui saisissant la
trachée à pleine main. Mon opposant, le visage transformé en steak haché, me
fixait les yeux injectés de sang, m’injuriait, me promettant qu’une fois relevé
« il me crèverait ». Et à chaque fois que nous relâchions l’étreinte,
il tentait de se relever, couvert de sang, nous obligeant à y revenir et revenir....
Au bout du compte j’opte pour une solution définitive mais nécessaire, je
saisis sa cheville droite y effectuant une clef articulaire que je pousse
jusqu’à la rupture...
L’arrivée de la BAC de nuit a été
longue cette fois là, l’altercation a duré une demi-heure entre le début et son
départ dans le véhicule des pompiers. Sur ce temps, pas une seule seconde il n
a fermé l’œil, pas de perte de connaissance, rien.
Il s’avèrera par la suite que
notre infortuné adversaire sortait tout juste de prison la semaine précédente
ayant purgé une peine de cinq ans d’emprisonnement pour tentative de meurtre.
Il avait tenté de trancher la gorge de sa victime à la sortie d’un lycée de
notre région.
Cette anecdote, assez glauque,
est destinée à vous faire prendre conscience de la réalité d’une situation extrême,
mettant en scène un adversaire déterminé, sous produit, qui ne sent la douleur que
dans sa dernière expression. Si j’imagine une seule seconde à ce moment-là pouvoir
endiguer l’action usant de styles mollassons ? La réponse est bien entendu
non, à aucun moment.
Ce que je reproche donc à ces
nouveaux styles et instructeurs est qu’ils essaient de vendre l’impossible
comme étant possible. L’économie de mouvements et le manque d’énergie dans
l’application des techniques sont deux choses très différentes qu’ils tentent
de faire passer pour unique. Les stagiaires des séminaires de ce type ne
versent pas une goutte de sueur lors du stage et pensent après coup qu’il est
possible de s’entrainer et de pouvoir se défendre sans efforts. De même, bien
que démarrer une action puisse être un acte de défense, une agression est quand
même majoritairement considérée en tant que telle quand l’agresseur vous porte des coups. Nous
ne pouvons pas miser l’ensemble de notre défense sur notre attaque en tentant de
prendre par surprise un adversaire relâché. Du point de vue de la réalité,
c’est très réducteur.
Malgré tout, afin de tenter de faire
l’avocat du diable, je dois avouer que je ne suis même pas certain que ces
enseignants soient, pour la majorité, conscients de l’irréalisable de leurs
techniques... Et dans les cas où ils le
sont, je trouve cela gravissime, nous sommes confrontés à une fraude et une escroquerie
caractérisée.
S’il vous plaît, dorénavant
gardez ce texte en tête et regardez toujours avec un œil critique les videos
qui sortent. Gardez toujours en mémoire que si ça paraît trop simple, c’est
souvent qu’il y a anguille sous roche.
Maintenant, retournons
pratiquer !
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerHa argent quand tu nous tient ou quand le profit prime plus que la transmission de savoir !! c'est hélas le cas de bien des prétendus sensei !!
RépondreSupprimerTexte clair et réaliste . Comme tu le dis si bien il y a beaucoup d'escroquerie, avec des gens qui ne transpirent jamais et qui font croire qu'avec de la douceur on peut maîtriser un individu comme celui de ton histoire . Rien n'est déjà certain lorsque l'on s'entraîne à la dur alors ceux qui endorment des gens qui attendent relâchées qu'on les assome sont des escrocs .
RépondreSupprimerBrillant, merci.
RépondreSupprimerquant à utiliser ce type de défense contre une lame, ... faut pas s'aimer
Tout est dit. Merci
RépondreSupprimerquelque chose me dit que vous parler du systema ?????
RépondreSupprimer