Les temps changeant, on est en droit de se demander si ces anciennes techniques sont toujours d'actualités dans notre société et surtout, si elles sont encore capables de nous donner les outils dont on a besoin pour se sortir d'une situation critique (agresseur lui même préparé par une méthode de combat) d'aujourd'hui...
Je pose donc la question : doit-on continuer de s'entraîner de la même façon?
Adapter l'ancien au nouveau
De nos jours, nous rencontrons des boxeurs, thaï boxeurs, free figthers... etc
Les règles lors de l'affrontement ont changés avec le temps. La manière dont nous nous faisons agresser aussi.
Au vue de ces nouvelles méthodes de combats, il faut adapter notre art ancien à ces nouvelles données. Je pense que les méthodes anciennes sont qualifiés pour contrer toutes ces sortent d'agressions, mais il faut s'entraîner dans ces nouvelles configurations.
Si l'on pratique pour contrer d'éventuels autres systèmes, il faut s'entraîner dans la réalité de ceux-ci.
Les attaques de nos jours sont peut être moins "franches" (jeter la tête en avant) car nombreux sont ceux s'étant entraînés un minimum dans une salle de boxe. Et même si cela n'a jamais été fait, chacun considère la boxe comme la meilleure chose à faire en combat en empruntant la garde par mimétisme des films etc....
De nos jours, deux grands cas de figures: Les Boxeurs et les Lutteurs
- Un boxeur "jab", il faut donc se familiariser avec cela et trouver au sein de notre système les techniques pour contrer cette manière de faire, sans le corrompre. Dans le passé, la mode était au karaté, donc des attaques les mains aux hanches et un coup cherchant la profondeur; cela à changé.
- De nombreuses personnes pratiquent la lutte, il faut aussi puiser dans la richesse technique les solutions des saisis de ces grappleurs.
Ces dernières années, toute une flopée de nouveaux styles ont fait leurs apparitions. En mon sens, ils n'ont fait que réinventer ce qui existait déjà, en y soustrayant la richesse et la profondeur des systèmes ancestraux. Ces anciens systèmes sont complets, mais encore faut t'il les comprendre et les développés correctement...
Si l'art ancien est arrivé jusqu'à nous, c'est qu'il a fait ces preuves. Les méthodes d'entraînements aussi.
Nous pouvons, si nous le voulons, additionner les anciennes et les nouvelles méthodes. Les exercices traditionnels développent les principes de notre style et même si ceux-ci on ma préférence, il ne faut pas se priver des nouvelles approches qui elles, développent souvent les besoins de notre temps.
En conclusion
Je dirai qu'il faut travailler l'ancien mais avec les yeux tournés vers le présent. L'adaptation est obligatoire mais il ne s'agira pas de changer les mouvements des formes, mais plutôt essayer d'y puiser le nouveau, avec un regard neuf. Les styles doivent savoir évoluer et être en phase avec leur époque.
Gagner un combat est toujours aussi important maintenant qu'il y à cent cinquante ans; le but est à tout prix la victoire.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe me permets de rebondir sur votre dernier article. Le terme de tradition signifie transmission. Il s’agit donc d’évoluer mais en se référant à une origine. Ceux qui pensent que le mot tradition est synonyme de paralysie et de conservatisme n’ont à mon sens pas bien saisi le sens du mot. Nous sommes dans une époque de « marketing »et de compétition entre tous qui voudrait s’imposer comme norme. Comme vous le soulignez vous-même, les nouveaux styles fleurissent, chacun essayant de tirer la couverture à lui. Et alors ?
De quelle efficacité parlons-nous ? La plupart de ces systèmes ont pour but la confrontation sportive, avec arbitrage, règles à respecter, aire de confrontation parfaitement délimitée et un minimum de protections (gants ou mitaines, coquilles, etc.) Dans la rue les choses sont différentes. On peut se faire agresser par plusieurs individus, armés ou pas et tous les coups sont permis. Si l’on veut à tout prix s’exercer dans une discipline moderne, mieux vaut alors se tourner vers les différents types de « close-combat », krav-maga ou systema plutôt que les « free-fights » sportifs.
Les arts martiaux – notamment chinois – ont été élaborés et sont pratiqués par des militaires, des bandits, des moines, des clans familiaux, des gardes du corps, des policiers et miliciens variés, etc. Autant de professions ou situations permettant de mettre en application réelle se qui est pratiqué à l’entraînement. Ce qui a changé ? Les armes par exemple. Les armes à feu, les gaz lacrymogènes, les armes délivrant un choc électrique, etc. sont relativement nouvelles. Et même très bien entraîné, il est difficile d’y faire face lorsqu’on est soi-même désarmé. Surtout si la volonté de l’agresseur est de faire mal (c’est-à-dire s’il est là pour agresser réellement et non pas simplement menacer sa victime). Pour le reste, bien sûr, les arts issus de la tradition, lorsqu’ils sont pratiqués sans occulter ou minimiser l’aspect guerrier (il suffit de voir ce qu’est devenu le taiji quan pour comprendre ce que je veux dire) permettent de pouvoir éventuellement faire face à une agression. Et bien sûr, on pourra puiser dans toutes les nouveautés en matière d’équipement d’entraînement afin de se préparer au mieux (sacs de frappe, paos et mannequins de bois pour donner un exemple).
Une des caractéristiques des arts martiaux (d’ailleurs, le terme n’est peut être pas le meilleur pour rendre compte de la réalité qu’il recouvre) d’Extrême-Orient réside dans leur dimension éthique. Que je sache, l’enseignement moderne de ses disciplines insiste souvent sur les vertus morales. On n’apprend pas ses systèmes de combat pour agresser ou vaincre qui que ce soit. D’ailleurs, je ne partage pas votre conclusion, ou tout du moins je la tempère. En effet, la victoire à tout prix sonne un peu comme la profession de foi des free-fighters mentionnés plus haut. Ceux-là sont motivés par la compétition et l’appât du gain et témoignent d’un ego surdimensionné tout en étalant leur goût de la violence présentée comme un passe-temps comme un autre …
Quelle victoire ? Le fait de rester indemne est bien suffisant et cela peut très bien s’obtenir sans combattre. La fuite est parfois la meilleure des solutions. Je pense qu’on ne doit frapper qu’en dernier recours (d’ailleurs, la loi le prévoit) et sans la volonté de massacrer son adversaire. Savoir faire preuve de sang froid et de contrôle de soi est une grande preuve de force.
Pour terminer, il me semble primordial de rappeler que nous ne nous faisons pas agresser à tous les coins de rue. Il s’agit de ne pas verser dans la psychose sécuritaire ambiante, sans pour autant nier la violence de notre monde moderne. Les arts de la tradition permettent aux humains de s’élever, en apprenant à se battre mais aussi en apportant ouverture d’esprits, connaissance de son corps, capacités mentales, bref, toute la richesse qui les caractérise.
Frédérik
Peut être n'avez vous pas lu mes autres articles plus anciens? Je ne comprend pas bien le sens de votre très long commentaire. Vous expliquez exactement ce que j'explique depuis maintenant 6 mois...
RépondreSupprimerMa conclusion est très clair, lors d'une agression (c'est de cela dont il s'agit et jamais de sport) le "victoire" (peut être que ce mot ne vous convient pas) est bien entendu la chose la plus importante.
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'ai lu avec beaucoup d'intérêt vos articles plus anciens. Mon but n'était que d'apporter une précision sur le mot "victoire". Il est évident qu'en cas d'agression, s'il doit y avoir un vainqueur et un vaincu, mieux vaut être le vainqueur. Mais il me semble qu'il est préférable, et notamment parce que des poursuites judiciaires sont toujours possibles, de s'en tirer en causant le moins de dégâts. D'où ma phrase : la fuite est parfois préférable...
Pour ce qui est de l'efficacité, j'ai bien compris également que vous vous situez sur le terrain de l'auto-défense personnelle plutôt que sur celui du sport. Néanmoins, il me semblait important de distinguer les disciplines telles le MMA des systèmes qui se veulent plus proches de la réalité de la rue. Vous parliez des boxeurs et des grappleurs, ceux-ci ont l'habitude de se confronter sportivement. Ce qui n'empêche nullement qu'ils puissent aussi se battre dans la rue (mais alors là, les règles changent et tout aussi forts soient-ils sur un ring, ils leurs faut abandonner leurs "codes" et habitudes sportives).
Je viens de lire votre dernier article qui vient d'ailleurs apporter une précision sur le contexte dans lequel des écoles de kung-fu ont pu se développer et qui est aux antipodes de ce qui se pratique majoritairement en France aujourd'hui.
Cordialement,
Frédérik
Tout à fait, mais ceci est la réalité chinoise dont on ne parle pas, je connais également aujourd'hui des maîtres faisant encore partie du crime organisé à HK. J'ai de nombreux exemples, mais j'évite toujour de donner des noms afin de ne discréditer personne.
RépondreSupprimerCordialement