LAO SIU LEUNG PAK MEI KUNE

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vendredi 9 juin 2017

Vous avez dit violence ?


             Aujourd’hui, pas d’histoire des guerriers anciens, nous allons faire dans le pragmatique, la réalité (n’en déplaise) de notre monde moderne.


L ‘analyse de la violence est un sujet que je traite depuis longtemps. L’intérêt que j’y porte est dû, je le concède, peut être à mon caractère quelque peu belliqueux. C’est d’ailleurs je pense, une des raisons qui me poussa à exercer très tôt mon métiers de « videur ». L’adrénaline ressentie lors d’une altercation était quelque chose que je recherchais abondamment.

En aillant fait l’expérience sur la majeure partie de ma vie, je l’ai observé, j’ai tenté de l’apprivoisé, de la comprendre… mais surtout, j’en ai tiré des enseignements et conclusions sur la nature de l’homme et son rapport à la peur.

J’envisageais un nouvel article sur le sujet depuis longtemps, et une lecture très intéressante m’a fait faire le pas. Il s’agit d’une interview de Monsieur Gérard Chaliand, un homme qui à vécu de l’intérieur les conflits majeurs des 50 dernières décennies. Il y parle du moyen orient, bien sur... mais également de la guerre du Vietnam,  de la stratégie de Mao mais également du constat qu'il fait de notre société ramollissante... Je me suis retrouvé dans cette interview des opinons communes avec Monsieur Chaliand.

Je suppose que lorsque nous avons expérimentés la violence, de façon franche et honnête avec nous même, nous ne pouvons que tomber d’accord n’est ce pas ?
Vous trouverez donc dans cet article une présentation des différents types de violences et comportements, des phénomènes psychologiques attenants ainsi que des clefs pour pouvoir au mieux l’appréhender et y faire face.

Premier constat :
La peur maladive de la violence dans notre société, une anxiété exacerbé rien qu’à l’idée de devoir la rencontrer et c’est la faute de la société.

Dans l’interview, Monsieur Chaliand donne d’excellents exemples :

-          « Shakespeare avait dit que la prospérité et la paix produisent des couards. Autrement dit, des trouillards. On a vécu une longue période de paix – très bien, j’en suis très content – mais ça ramollit. »

Ou encore suite à cette question posée :

« Est-ce que cette fascination pour la violence de Daech, démontrée par son traitement médiatique, ne renvoie pas au refoulement de la violence que nous avons opéré ces dernières décennies dans les sociétés européennes ?
-          Il y a de ça, certainement. Mais les sociétés européennes sont d’une sensiblerie quasi-maladive : on ne peut plus rien supporter. À la campagne, jadis, égorger un poulet, c’était aussi normal qu’aller faucher le blé. Aujourd’hui, vous dîtes à un type de n’importe quelle université, « On va manger un poulet mais il faut l’égorger ». Il vous répondra « Ah non ! Pas moi ! »  J’ai vécu pendant trois mois dans la forêt amazonienne. Toutes les nuits, vous entendez le cri des bêtes qui se mangent entre elles. Toutes les nuits, les carnivores chassent et tuent. La nature répond au même rapport de force que nous. Le monde, ce n’est pas Bambi, mais on a fini par vendre du Bambi partout. Il y a des individus pour qui la violence est un concept. Mais la violence, ce n’est pas un concept. Vous parlez avec des types qui sont passés des bancs de l’école au fauteuil du bureau, et qui n’ont jamais reçu une claque de leur vie. Vous pensez qu’ils vont prendre des décisions politiques courageuses ? Je ne le crois pas. »

  A cette merveilleuse explication j’ajoute que nous somme conditionnés depuis le berceau à réprimer toutes formes de violences, même les plus légitimes. On nous hôte depuis le départ le DEVOIR de nous défendre lorsque cas échéant, nous avons à le faire. Dès l’école, lors d’affrontements avec les camarades, les sanctions sont identiques, à tord ou à raison. Nous sommes conditionnés, vivant dorénavant dans une société aseptisée ou la nature de l’homme, n’a pas la moindre place. Je ne fais bien entendu pas l’apologie de la violence, je cherche par là, à défendre un DROIT fondamentale qu’est celui de pouvoir se défendre (ainsi que les siens) lorsque la menace se fait sérieuse.
Des différents rapports d’expériences qui me sont fait, plusieurs comportements reviennent. Selon moi, ils sont toujours liés au constat cité plus haut. Ceux-ci sont : la peur de représailles, la peur de faire mal, la peur tout court.

La peur des représailles peut être de deux sortes : les représailles judiciaires, les représailles physiques.

Les représailles judiciaires : ici en liens direct avec la société. Pour ceux qui auraient conservé l’instinct primaire d’utiliser la violence au moment opportun, ici se trouve le garde fou. La loi est un mal nécessaire certes, nous ne pouvons pas vivre dans un monde ou s’applique la loi du plus fort. Mais l’effet pervers en est que le seul poussin à en être étouffé dans l’œuf et celui qui la respecte ! Car comme l’a constaté un philosophe Grec il y’a de cela III millénaires, « La toile de la justice n’arrête que les faibles ». Le bon citoyen la respecte, l’autre… n’en a que faire. Je vous laisse y méditer…

Les représailles physiques : Le second frein se trouve ici. La majeure partie de la société aspire à vivre dans un environnement calme, sans soucis. Ce n’est pas le cas du petit voyou qui vit de larcins. Celui là est habitué aux problèmes de tout type et il vit avec. Sa limite de la « pression supportable » est supérieure à ceux de la première catégorie ; question d’expérience. Ici encore, les récits des expériences d’altercations qui me sont rapportés sont unanimes, « je n’ai pas passé le cape pour tel ou tel raison », la chute de l’histoire est toujours chargée de bonnes raisons. En réalité, c’est de la peur dont il s’agit. Ici encore, à trop réfléchir aux conséquences, nous nous transformons en gentils petits agneaux, prêts à se faire dévorer. Un moment donné, ravalez vos raisons et faites ce que vous avez à faire.

La peur de faire mal : Là c’est intéressant car c’est en liens direct avec l’étouffement de la société et la peur des représailles judiciaires conjointement liés. Conditionné depuis l’enfance à ne pas montrer le moindre signe de protestation et réprimer toute sorte de violence, la peur de faire mal est une  expression de la frustration. La gravité ici se trouve dans la non-proportionnalité de la réponse à une agression. L’adversaire veut lui vous faire mal, mais vous… non, pas trop… Un combat totalement inégal qui se solde généralement par une défaite. Je ne le répéterai jamais assez : perdre dans la rue n’est pas une option envisageable. Nous ne sommes plus dans la cours d’école du CM2.  
La peur : La peur est due au manque de préparation vis-à-vis de la violence dans notre société aseptisé. Nous sommes des animaux, avec un cerveau certes, mais des animaux, avec des individus a tendance dominante et d’autres dominé. Lorsqu’une situation de nature violente se présente, nous sommes formatés à aller nous plaindre auprès des instances, déposer des plaintes sur des propos diffamatoires, ou de caractère à violence verbale... ça en dit long sur notre capacité à nous défendre par nous même…

Différents types de violences
La violence revêt plusieurs aspects, mais surtout comporte différents degrés. Il faut bien savoir les distinguer et comprendre qu’ils ne se gèrent et surtout, ne se vivent pas de la même façon d’un point de vue psychologique.

L’altercation avec un individu : C’est un choix, nous voulons nous confronter, lui aussi, c’est un duel de gladiateur. Accepter ou décliner le combat sont des choix possibles. Nous nous soumettons, abandonnons ou engageons l’affrontement. Il faut faire le choix, parfois difficile de déclencher les hostilités, ça à comme bénéfice de donner l’avantage. C’est un choix difficile car une fois enclenché, nous ne pouvons plus faire marche arrière, avant cela, si l’autre ne démarre pas, nous avons encore une chance d’y échapper.

L’agression : Elle est souvent sournoise, rien de noble et généralement par surprise. C’est la plus difficile à appréhender. Soit nous avons les bons réflexes, soit…

Le phénomène de groupe : Dans les banlieues nous avons à faire à des bandes, des groupes d’individus. Des gens se motivant les uns les autres mais surtout, essayant de montrer au reste de la meute qu’ils sont eux, de vrais durs. Le problème ici, c’est que la barre monte de façon exponentielle, les limites sont poussées par la surenchère de son image dans les yeux de l’autre, conforté avec un sentiment de puissance. N’importe quel homme peut se faire prendre au piège, les individus mis en cause ne sont pas toujours de gros durs, croyez moi.

L’illusion de grand méchant loup : Généralement l’opposant est comme nous. Quelque fois il revêt un visage hideux, il a un physique supérieur, il le sait et il s’en sert. A de rares exceptions prêt, il est comme nous, pas plus déterminé mais il a l’habitude d’aboyer et d’impressionner de ce fait la galerie. Ces prédateurs cherchent des proies à leur mesure. C’est le cas le plus majoritaire.

Le vrai dominant : Le vrai problème est ici. Il veut en découdre, se moque des conséquences et est déterminé. Son but est de gagner, quoi qu’il en coûte. Ses limites sont bien supérieures à la moyenne. La majorité des gens connaissent la peur, le malaise, face à une situation violente. C’est normal, au moins la pression ressentie. Nous ne sommes pas égaux, ni dans la manière de la ressentir, ni dans la manière de la gérer. Si vous n’y avez eu affaire que de façon très épisodique, que vous avez une vie de familiale rangée, un chien et êtes propriétaires d’un petit pavillon, vous n’aurez pas les mêmes limites que celui qui à été traîné de foyer en foyer, obligé de voler pour se nourrir... vôtres monde n’est pas le siens et vos perceptions très différentes. Lors de l’accrochage, les limites seront différentes, l’un n’a pas grand-chose à perdre et connait déjà les instances judiciaires, ça ne lui fait pas peur outre mesure, vous, vous avez tout à perdre. C’est ici que cela devient intéressant. Naturellement, l’un prend la place d’un dominant, l’autre, automatiquement d’un dominé. Si ce n’est pas le cas, la seule solution possible c’est le contact direct.

L’escalade de la violence : La violence ça s’escalade, c’est comme le crime. Un acte qui aurait pu vous choquer lors de sa première rencontre se banalise par la répétition. Dans mon métier je l’ai vécu. Lorsque la moyenne française de confrontation physique à l’âge adulte est de deux fois sur toute la longueur de sa vie, c’est le tarif d’une seule nuit de travail pour n’importe quel portier de discothèque. Forcément, le rapport à la violence et la différence d’expérience avec monsieur lambda est incomparable. Une situation qui ferait frémir la moitié de la population est d’une banalité désobligeante pour quelqu’un qui la rencontre fréquemment.

Les méthodes pour l’endiguer/les comportements à adopter
Premièrement, il faut comprendre dans quelle situation nous nous trouvons, face à quel type de personnalité afin de faire les bons choix. Il faut comprendre que le respect s’obtient par la peur, c’est malheureux mais bien réel.

80% des altercations physiques sont évitables. Cela dépend simplement de l’attitude adoptée.

L’affrontement je le répète est un jeu de dominant/dominé dans la majeur partie des cas. Si vous ne faites pas front, l’adversaire se sent en position de dominant et en abuse.
Je vous parlais plus haut des crocodiles, majoritaires en réalité. De faux dominants. Ca parle fort, ça bombe le torse, ça jure et menace. Il est relativement facile de mettre un terme définitif au comportement : s’imposer de façon clair, montrer que nous serons présent jusqu’au bout, quelque soit l’apparence qu’il revêt ou le nombre d’individus. Sinon la baf ! Elle fait redescendre très vite lorsqu’elle claque bien.
 Ces individus sont habitué à vociférer se faisant passer pour des dominants, mais lorsqu’ils en croisent un vrai... ou un qui à l’être d’en être un, c’est la débandade. Tout à coup, ils se font tenir tête ouvertement, stoïquement, et ils n’ont en réalité pas les ressources physiques pour aller au bout car habituellement ils ne dépassent pas la phase d’intimidation. Ils ne savent pas combattre, car ils n’en sont jamais arrivés là avec des clients sérieux. Ils ne sont pas sur d’eux et vous ne tardez pas à le comprendre. Ça discute, discute…discute... mais il ne se passe rien. Tout son petit monde est ébranlé, c’est déroutant. J’en ai croisé des quantités astronomiques…

Lorsque vous croisez un vrai dominant… et que vous ne voulez pas vous soumettre, pas d’autres choix que d’utiliser la violence. Votre intention doit être supérieure à la sienne. Que le meilleur gagne. Dans ce cas précis, celui qui à l’expérience aura un avantage sur l’autre. Encore une fois, la violence ça s’escalade et Bambi ne mangera pas un tigre.

Pour le reste des cas il faut être vigilant, ne pas rentrer dans la psychose mais se « méfier sereinement » des comportements qui vous entourent.

Sur ces conseils, faites attention à vous… mais ne vous laissez pas faire, car il y’a pire rôle que celui gerbant de bourreau : il y a celui de victime.