Dans le vaste monde du kung fu
chinois, il existe selon les différentes écoles des matériels spécifiques au
développement de certaines qualités. Les divers sacs de frappes, les jarres lestés,
les poids en formes de cadenas....etc, dont le plus représentatifs des styles
du sud et le plus connu : le fameux mannequin de bois.
J’ai pu observer durant mes 23
années de pratique que de nombreuses personnes fantasment la partie pratique de l’entrainement sur le mannequin
de bois. Ces personnes le perçoivent comme l’entrainement ultime, une sorte de Graal. J’ai pu observer ce fait augmenter suite au premier volet de la trilogie
cinématographique Hongkongaise « Ip Man » comptant les aventures
imaginaires du fameux maître de Bruce Lee.
Bien sûr pratiquer sur le
mannequin c’est fun, mais est-ce réellement si important que ça ? Ou
plutôt son intérêt est il aussi « profond» ?
Permettez moi de vous donner mon
avis sur le sujet. Je sais dors et déjà que cet article ne réjouira pas les « vendeurs
de secrets », les experts ayant basés leur business sur « le
diamant du Wing Chun » qu’est la forme « secrète » des 108
mouvements du mannequin de bois que vous pouvez aujourd'hui trouver n’importe
où sur YouTube. Donc pour ces personnes, « pardonnez moi par
avance »... Ou pas :)
Premièrement il faut savoir que
dans les arts martiaux chinois, il existe toutes sortent de mannequins différents.
Ils ont des designs différents, et à l'exception de celui en acier, sont tous étudiés
pour développer le même principe dépendamment du style pratiqué. En Pakmei de
Foshan nous avons également le notre.
Selon moi, le mannequin n’est
qu’un outils. Je ne le qualifierai pas d'inutile mais plutôt d’ayant une
utilité limité. Je rajouterai qu’il n’est utile qu’à un certain moment de notre
apprentissage.
Je ne vous apprendrez rien en
vous rappelant que dans la pratique, il est trois phases de progression se succédant :
- Le niveau débutant
- Le niveau intermédiaire
- Le niveau avancé
Le débutant doit s’évertuer au
travail de base, de positionnement, de déplacement, de compréhension des coups
et enchaînements classiques inhérents au système qu’il étudie. La pratique du
mannequin ne lui ai d’aucune utilité.
Le pratiquant intermédiaire lui, rentre
dans la compréhension des mouvements de ses formes, et c’est à ce moment là que
l’étude du mannequin devient intéressante.
Le pratiquant avancé lui, à dépassé
ce stade et l’entrainement au mannequin ne lui apportera rien de nouveau.
Je m’explique.
La première chose à comprendre
est que le mannequin n’est et ne doit rester qu’un outils de développement de
certains principes.
Est-il réellement utile au
conditionnement des avant-bras? Pas outre mesure puisque son but premier est l'enchaînement des techniques appliquées avec fluidité, sans réels chocs durs.
Pour exemple, le modèle classique de type Wing Chun possede du jeu. Un jeu dont
l’utilité est justement de ne pas se heurter trop solidement lors des impacts,
le rebond amortissant le choc. C’est également le cas pour la plupart des
différents types de mannequin à l’exception du mannequin de fer, qui peut
éventuellement servir au travail de durcissement des mains et avant bras.
Mannequin de type Choy Lee Fut avec bras à ressort et bras à hélice sur la partie supérieure |
Mannequin de type Wing Chun, classaique |
Mannequin ici en bois, mais que j'ai déja pu voir en acier pour l'endurcissement des écoles de Hung Gar |
Ce mannequin de bois est très proche de notre mannequin tournant en acier |
Il sert majoritairement à
développer la compréhension des techniques de celui qui l’utilise, ses
combinaisons d’attaques et de défenses. L’adepte doit tenter de réfléchir au
sens pratique des mouvements de ses formes en les appliquant sur le mannequin.
Le mannequin développe donc
certains automatismes mais attention, automatismes quelquefois biaisais par
le manque de mouvement. Il est donc un outils de réflexion, un adversaire
statique sur lequel nous pouvons nous exercer, pas plus, pas moins.
Son utilisation est limité, ceci
dû au fait qu’il est justement statique. Il ne réagit pas comme un adversaire
humain qui accuserait les coups. Il ne travail pas non plus la distance car
n’étant pas en mouvement. Il ne fait que recevoir les coups mais n’attaque pas
et n’avance pas à notre encontre. Le mannequin n’est donc réellement utile
selon moi qu’en cas de pratique en solo, lorsque nous n’avons pas de compagnons
d’entrainement.
Conclusion
Ne vous méprenez pas, cet article
n’a pas pour but de fustiger la pratique du mannequin, mais plutôt de le
remettre à la place où il doit être. Il est utile aux pratiquants de niveau intermédiaire
cherchant à réfléchir au sens pratique de leurs mouvements tentent de créer des
enchaînements, mais sera rapidement obsolète ne répondant pas à toute les
exigences qu’un combat réel réclamera.
Bien entendu, si vous possédez
dans votre système un enchaînement spécifique, travaillez le, mais ne misez pas
l’essentiel de votre travail dessus.
Et souvenez vous qu’aucun outils,
d’aucune sorte, ne remplacera jamais un bon adversaire en cher et en os car tel
le disait un certain Bruce Lee « Le bois ne
rend pas les coups ».